Éthiopie : violence et malnutrition en région Somali

Ethiopie août 2008.
Ethiopie, août 2008. © Alice Davies/MSF

Du fait de la persistance de la violence et de la dureté des conditions climatiques, la vie des habitants de la région Somali, en Éthiopie, touchée par la crise a été, cette année, une lutte de tous les instants. Prise entre les groupes rebelles basés dans la région et les forces gouvernementales cherchant à écraser la rébellion, la population essentiellement nomade a été encore plus isolée des services de base et de l'aide humanitaire.

Compte tenu des dangers et des restrictions qui pèsent sur l'importation des marchandises dans cette région, l'offre sur les marchés locaux de denrées alimentaires et d'autres produits essentiels a considérablement diminué et les hausses de prix ont rendu les produits de première nécessité pour une bonne part inaccessibles.

Les restrictions sévères sur les déplacements dans certaines zones ont fortement aggravé la vulnérabilité des nomades qui ne peuvent chercher de l'eau et des aliments pour leur bétail.

Les habitants ont vu leurs récoltes, leurs réserves alimentaires, leurs pâturages et leur cheptel détruits par la sécheresse et du fait des combats.
Certains habitants ont été directement exposés à la violence.


En mai, dans plusieurs parties de la région Somali, MSF a relevé des taux de malnutrition inquiétants, liés à la crise nutritionnelle qui sévit dans le Sud de l'Éthiopie.

Les équipes ont également observé des maladies telles que diarrhées, infections urinaires et infections ophtalmiques, révélatrices de problèmes d'eau et d'assainissement.

À Wardher, ville située dans l'est de la région Somali, MSF a vu des milliers d'éleveurs nomades et d'habitants de la brousse arriver à la périphérie de la ville en quête de nourriture, d'eau et de soins médicaux.
MSF estime qu'au moins dans une zone de la région Somali, les trois quarts de la population n'ont pas accès aux soins de santé.
Par ailleurs, le nombre d'enfants admis pour malnutrition aiguë sévère a considérablement augmenté, ces derniers mois, dans les programmes nutritionnels de MSF à Wardher et à Degahbur, il y avait près de 1 000 enfants en décembre. MSF donne également des consultations externes, prend en charge des patients en hospitalisation et traite les malades de la tuberculose.

Dans une région où les besoins humanitaires sont considérables, on note clairement un manque d'aide appropriée, qui laisse des milliers de personnes seules face à des niveaux de malnutrition en augmentation et des maladies en nombre croissant. Les restrictions sur les déplacements signifient que MSF n'est pas toujours en mesure d'accéder à certaines zones pour évaluer les besoins des populations et y répondre de manière appropriée.


MSF estime qu'au moins dans une zone de la région Somali, les trois quarts de la population n'ont pas accès aux soins de santé.
De nombreux obstacles d'ordre administratif ont mis à mal la capacité de MSF à fournir une aide adéquate et, dans un cas, ont conduit à la fermeture d'un projet MSF à Fiiq.

MSF continue d'assurer les soins de santé essentiels à Wardher et à Degahbur, tout en étudiant les possibilités d'accroître son aide aux habitants de la zone touchée par le conflit dans la région Somali.
Une aide accrue et sans entrave est essentielle pour ceux qui continuent de souffrir des répercussions quotidiennes de la crise actuelle.

Contrairement à la région Somali où il est très difficile de travailler, MSF a pu apporter une réponse massive à l'épidémie de malnutrition dans la région Oromo et dans la région des nations, nationalités et peuples du Sud (SNNP), situées dans le sud de d'Ethiopie.

De mai à septembre, MSF a pris en charge plus de 28 000 patients souffrant de malnutrition sévère et 21 000 patients souffrant de malnutrition modérée dans différents endroits.

De plus en juillet, MSF a fait une distribution ciblée de nourriture à 12 500 personnes considérées comme les plus vulnérables.

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