Ethiopie - Des milliers d'enfants guéris mais des poches de malnutrition persistent

Le nombre d'enfants sévèrement malnutris a maintenant chuté dans plusieurs zones des régions d'Oromo et SNNP (Région des nations nationalités et peuples du Sud) où MSF était intervenue à partir de juin. Mais des foyers de malnutrition importants
© Juan Carlos Tomasi / MSF

Le nombre d'enfants sévèrement malnutris a maintenant chuté dans plusieurs zones des régions d'Oromo et SNNP (Région des nations, nationalités et peuples du Sud) où MSF était intervenue à partir de juin. Mais des foyers de malnutrition importants persistent dans certains endroits. Et des centaines de patients sévèrement malnutris sont encore admis chaque semaine.

3000 enfants sévèrement malnutris ont été admis en dix semaines dans notre programme du district de Gedeo.
«Les gens ne trouvent que du choux à manger ou encore ce qu'ils nomment des "fausses bananes", une racine très répandue en Ethiopie, pauvre en apport nutritionnel », explique Dounia Dekhili, coordinatrice pour MSF.

« La plupart d'entre eux vivent de la culture du café et la récolte commence juste. Mais les cultivateurs sont inquiets, ils disent qu'une partie de la production a été détruite par des parasites ou des pluies trop abondantes. »

Dans cette région fortement peuplée, les distributions alimentaires au titre de l'aide d'urgence sont restées très limitées.

30 000 personnes sévèrement malnutries soignées

Un nombre considérable de personnes sévèrement malnutries ont été admises dans les centres nutritionnels ouverts temporairement le temps de la crise, en renfort du système de prise en charge habituel : près de 25 000 en région SNNP et 7 500 en région Oromo, toutes deux dans le sud de l'Ethiopie.

Les patients souffrant de malnutrition sévère bénéficient de consultations médicales hebdomadaires et reçoivent des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi, riches en calories et en nutriments essentiels, en plus de rations alimentaires pour les repas familiaux. Ils prennent du poids et leur état de santé général s'améliorant, ils sont moins sujets à des infections.

Des services d'hospitalisation ont également été mis en place pour les enfants nécessitant une surveillance médicale constante. Cette association de soins médicaux, de distribution d'aliments thérapeutiques et de rations alimentaires a déjà prouvé son efficacité en quelques semaines, avec plus de 9 enfants sur 10 guéris.

Une amélioration globale dans le sud

Les admissions restent élevées dans les programmes qui ont ouvert plus tardivement, à la fin de l'été.

Mi-septembre, MSF a repris, à Gedeo, les activités d'une autre ONG qui n'avait plus les capacités de mener l'intervention nutritionnelle.

Dans le district de Bursa, où le programme avait débuté un mois plus tôt, le nombre d'admissions de cas sévères de malnutrition est en baisse progressive, avec moins de 100 cas admis chaque semaine le mois dernier.

Et les programmes ouverts en juin et juillet ont maintenant fermé, dans les districts de Kindo Didaye et Kambata de la région SNNPR et en région Oromo.

La situation s'est améliorée après que des milliers de tonnes de nourriture, principalement de la farine enrichie et de l'huile, ont été distribuées afin de limiter les risques d'apparition de nouveaux cas de malnutrition sévère.

Près de 50 000 personnes à risque de malnutrition sévère, principalement des enfants modérément malnutris, ont reçu des rations alimentaires et, selon les situations, des soins médicaux, dans les deux régions.

Des foyers de malnutrition persistent dans d'autres régions

Ailleurs, dans le pays, et plus particulièrement dans la région Somali, fragilisée par un conflit, la situation nutritionnelle demeure inquiétante en particulier dans certaines zones où travaille MSF.

Le centre nutritionnel thérapeutique de MSF de la ville de Wardher compte 400 enfants sévèrement malnutris en cours de traitement. A Degahbur, MSF a soigné cette année plus de 1 500 enfants sévèrement malnutris et près de 3 000 enfants malnutris modérés. Au cours du mois dernier, les équipes ont noté une hausse sensible du taux d'admissions au sein des différents programmes.

Dans la région Afar, une zone isolée du nord est du pays, plus de 800 patients sévèrement malnutris ont été soignés au sein du programme de MSF, alors que les récoltes ne sont pas attendues avant plusieurs mois dans cette région.

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