Août, l’un des mois les plus sanglants depuis le début du conflit en Syrie

13 hôpitaux soutenus par MSF dans la région assiégée de la Ghouta orientale rapportent avoir été presque constamment submergés par des afflux de blessés entre le 12 et le 31 août. MSF dispose de données précises sur ces afflux massifs dans cinq hôpitaux, à hauteur de 160 décès et 1 059 blessés. 34 des personnes décédées et 222 des blessés étaient des enfants de moins de quinze ans, soit environ une victime sur cinq.

« Il s’agit de l’un des mois les plus sanglants depuis l’attaque aux armes chimiques d’août 2013, détaille le Dr Bart Janssens, directeur des Opérations de MSF. Les hôpitaux que nous soutenons sont des structures de fortune, où il est dangereux et difficile d’obtenir des médicaments, et il est impossible d’imaginer que les structures que nous soutenons aient pu être capables de gérer ces urgences avec de telles contraintes ».

« Parfois, nous ne dormions pas pendant deux ou trois jours d’affilée, explique le directeur d’un hôpital soutenu par MSF dans l’une des zones assiégées. Ce mois d’août est incomparable avec ce que j’ai pu voir avant : il a été bien pire. Toute personne qui n’est pas blessée ou morte peut s’estimer heureuse. »

En parallèle, les sièges autour de Damas se sont à la fois renforcés et étendus. Trois nouvelles zones au nord de la capitale (All Tall, Hameh et Qoudsaaya) où vivent au moins 600 000 personnes sont assiégées depuis le 22 juillet. Aucun matériel médical, nourriture, carburant ne peut y entrer. Par ailleurs, les sièges déjà stricts sur des zones telles que Mouadamiyieh se sont renforcés, empêchant l’approvisionnement médical et alimentaire ainsi que tous les mouvements de piétons entre l’intérieur et l’extérieur de la zone. Plus que jamais, les évacuations médicales des zones assiégées sont devenues impossibles, même pour les patients qui ont un besoin urgent de soins médicaux vitaux.

« Nous savons qu’environ 400 amputations ont été effectuées dans la Ghouta orientale en août, explique le Dr Janssens. Beaucoup d’entre elles auraient pu être évitées si les soins médicaux dans les zones assiégées n’étaient pas si désespérément limités. Grâce aux réseaux médicaux nous avons toujours la possibilité de faire passer du matériel et des médicaments à travers les lignes des sièges, mais c’est de plus en plus difficile ».

MSF organise en urgence le réapprovisionnement des stocks des pharmacies en médicaments essentiels, comprenant plus de 5 000 poches de fluides pour intraveineuse et plus de 1 500 poches de sang.

Quatre millions de Syriens ont fui la Syrie et des millions se sont réfugiés dans les pays avoisinants, alors que des milliers risquent la mort et la détention sur la route de l’Europe. Approximativement deux millions de personnes vivent dans des zones assiégées telles que la Ghouta orientale où la violence et les privations de biens de première nécessité sont leur réalité quotidienne.

MSF gère six structures médicales dans le nord de la Syrie et soutient directement plus de 100 postes de santé et hôpitaux de fortune à travers le pays, avec une attention particulière sur les zones assiégées. Il s’agit principalement d’hôpitaux de fortune sans personnel de MSF, où MSF offre du soutien matériel ainsi que des formations médicales à distance pour aider le personnel médical syrien à gérer ces besoins médicaux extrêmes. Ce réseau de soutien a été construit ces quatre dernières années.

Activités de MSF en Syrie et dans les pays voisins en 2015 :

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