RDC : devant le conseil des Nations unies, MSF dénonce le fossé entre déclarations politiques et réalité pour des millions de personnes

Javid Abdelmoneim, président international de MSF
Javid Abdelmoneim, président international de MSF devant le Conseil de sécurité des Nations-unies  © UNTV

Le Dr Javid Abdelmoneim, président international de Médecins Sans Frontières (MSF) s'est adressé aujourd'hui au Conseil de sécurité des Nations unies sur les conséquences catastrophiques du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo.

Malgré la signature la semaine dernière à Washington d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, la semaine a été marquée par une recrudescence de la violence armée. Le M23, soutenu par le Rwanda, a poursuivi son avancée dans le Sud Kivu et a pris le contrôle de la ville d’Uvira. 

« L'encre de l'accord signé à Washington est à peine sèche que le M23 a déjà lancé une offensive de grande envergure sur Uvira, chassant environ 200 000 personnes de leurs foyers, dont 40 000 vers le Burundi, preuve flagrante que la promesse de paix masque un contexte de violence persistante et à grande échelle. déclare Le Dr Javid Abdelmoneim, lors de son allocution. Il apparaît de plus en plus clairement que les efforts de paix en cours servent à consolider les intérêts d’industries extractives et d'acteurs puissants plutôt qu'à apporter un soulagement à la population de la RDC. Tout cela n'est pas nouveau. La violence à laquelle sont confrontées les communautés trouve son origine dans des décennies de pillage des ressources et de négligence structurelle ».

 

Le 8 décembre dernier, plus de 30 000 réfugiés sont arrivés au Burundi suite à l’escalade de violences en RDC. En réponse, les équipes de MSF fournissent 15 000 litres d’eau potable par jour et ont ouvert une clinique mobile à NDava pour soutenir les personnes réfugiées.  

« Nous avons traité des femmes qui ont dû accoucher sur la route, des blessés par balles et des patients présentant des douleurs liées aux longues heures de marche », explique Zakari Moluh, Coordinateur du projet MSF. « Les gens ont peur, ils arrivent dans des situations très précaires, on ne sait pas comment va évoluer la situation ». Après une semaine de tensions armées à la frontière et des débordements sur le territoire burundais, les équipes de MSF craignent un afflux de réfugiés. 

Au Nord et au Sud Kivu, les équipes de MSF continuent de soigner des centaines de patients, dont beaucoup sont des civils, pour des blessures par balle, des blessures par éclats d'obus et d'autres traumatismes liés à la violence dans les structures que nous soutenons.    

Entre début novembre et le 10 décembre seulement, alors que le dialogue politique était censé progresser, près de 300 patients ont été soignés ou stabilisés pour des blessures liées à la violence dans les structures de santé que nous soutenons à Bunia, Rutshuru et Masisi dans le Nord-Kivu, ainsi qu'à Kabare et Kalehe dans le Sud-Kivu. 

Notes

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