Zimbabwe - Le choléra de retour à Harare

Zimbabwe février 2009. En raison du coût élevé des transports payable en devises étrangères uniquement l'accès des populations aux centres de santé est extrêmement difficile.
Zimbabwe, février 2009. En raison du coût élevé des transports, payable en devises étrangères uniquement, l'accès des populations aux centres de santé est extrêmement difficile. © Joanna Stavropoulou/MSF

MSF enregistre à nouveau une augmentation du nombre de patients atteints du choléra à Harare, la capitale. La situation semble s'améliorer dans le reste du pays. Médecins Sans Frontières (MSF) a soigné 56 000 patients dans des unités mobiles et des dizaines de centres de traitement contre le choléra (CTC) dans tout le pays.

MSF enregistre à nouveau une augmentation du nombre de patients atteints du choléra à Harare, la capitale. La situation semble s'améliorer dans le reste du pays. Médecins Sans Frontières (MSF) a soigné 56 000 patients dans des unités mobiles et des dizaines de centres de traitement contre le choléra (CTC) dans tout le pays.

Plus de 89 000 personnes, selon les estimations de l'OMS datant du 8 mars, ont été contaminées par le choléra depuis plusieurs mois.

L'épidémie est loin d'être terminée. "Il semble que la tendance s'inverse : alors que le nombre de cas en zones rurales est en baisse, l'épidémie prend à nouveau de l'ampleur dans la capitale", expliquait mi-mars Marcus Bachmann, coordinateur des urgences pour MSF à Harare.

MSF a rouvert le centre de traitement du choléra de l'hôpital des maladies infectieuses de Beatrice Road, afin de répondre à ce nouvel afflux de patients.

Distribution de l'eau défectueuse. "Le système de distribution d'eau fonctionne soit par intermittence soit pas du tout dans les banlieues à haute densité de population du sud-ouest de Harare. Environ 65 000 familles vivent donc dans des conditions très propices à la maladie, sans accès à l'eau potable", explique encore Marcus Bachmann.

Les équipes de MSF ont renforcé leurs activités de désinfection au chlore et de promotion de l'hygiène. En complément, des kits d'hygiène sont distribués dans les zones plus gravement affectées.

Alors que le nombre de cas en zones rurales est en baisse, l'épidémie prend à nouveau de l'ampleur dans la capitale
 Marcus Bachmann

Des patients laissés dehors. L'une des résurgences les plus récentes a eu lieu dans la ville de Bindura, dans le nord-est du Zimbabwe.

MSF avait aidé à installer des unités de traitement contre le choléra devant la clinique de la ville. Le 22 février, l'unité mobile de MSF est venue vérifier l'évolution de la situation et a constaté une explosion de cas, avec 56 patients admis dans la structure. En deux jours, le nombre de cas était passé à 71.

Les autorités locales avaient refusé que les patients soient transportés à l'intérieur des bâtiments de la clinique, évoquant des difficultés ultérieures de nettoyage et de désinfection des locaux. Finalement, les autorités locales ont coopéré pour mettre à disposition de MSF un terrain de football, dans le but d'y installer un nouveau centre de traitement contre le choléra.

Baisse générale dans le reste du pays. A Gokwe, dans la province des Midlands, le nombre de patients diminue. Même tendance pour Kwekwe, où la situation semble être sous contrôle pour le moment, bien que de nouveaux cas aient été constatés dans différentes localités rurales.

Dans les districts de Chimanimani, Buhera, Bikita et Gutu, les équipes de MSF ont observé une baisse significative du nombre de malades : six centres de traitement du choléra ont été transférés au ministère de la Santé. Dans ces districts, les projets de MSF pourraient fermer prochainement alors qu'à Mutare, l'organisation a récemment débuté des activités. La situation n'est donc toujours pas stable.

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