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Syrie : le point sur la situation dans les camps autour d’Afrin et Azaz

Vue générale d'un camp de personnes déplacées dans la région d'Azaz.
Vue générale d'un camp de personnes déplacées dans la région d'Azaz. © MSF

Dr Faisal Omar, chef de mission pour MSF, s’est rendu en Syrie à deux reprises, en février et en mars 2021. Il revient sur la situation actuelle et les besoins dans le nord-ouest du pays.

Quelle est la situation dans les régions d’Afrin et d’Azaz ?

Il n'y a pas de combats en cours autour d'Afrin et d'Azaz - la ligne de front est beaucoup plus au sud, dans la province d'Idlib. L'armée syrienne ne mène pas d'opération militaire dans ces zones, qui se trouvent dans l'ouest de la province d'Alep et qui sont sous le contrôle de l'armée turque et de plusieurs groupes armés opposés au gouvernement syrien.

Afrin et Azaz sont des endroits plus sûrs que la province d'Idlib, et c’est la raison pour laquelle beaucoup de personnes déplacées y ont trouvé refuge. La plupart de celles qui vivent aujourd’hui dans la région d'Afrin ont parcouru un long chemin. Originaires des banlieues de Damas et notamment de la Ghouta orientale, elles ont été déplacées à quatre ou cinq reprises avant d'arriver à Afrin, fuyant à chaque fois les opérations militaires menées par l'armée syrienne et ses alliés, dont la Russie.

600 000 personnes vivent actuellement dans la région d’Azaz qui compte un grand nombre de camps pour les déplacés. Les deux tiers d'entre elles, soit 400 000 personnes, se sont établies dans des camps, tandis qu’elles sont environ 150 000 à Afrin.

Quels sont les besoins dans les camps que vous avez visités?

La situation varie énormément d’un camp à l’autre. J'en ai vu certains en bon état et bien équipés, et d'autres avec très peu de services disponibles, où les conditions de vie sont beaucoup plus dures.

Les autorités turques ont installé des camps officiels dans les zones du nord-ouest de la Syrie, sous leur contrôle. Dans la région d'Afrin, j'en ai visité un dans le district de Jenderis composé de cinq groupements, avec 5 000 habitants au total. Il y a tous les services nécessaires, y compris une clinique et une école ; le défi principal est l'approvisionnement en eau, car la pompe a besoin de carburant de façon constante.
Mais il y a de nombreux campements informels éparpillés ici et là qui ne disposent pas d'installations adéquates. Plus au nord du district de Jenderis, le camp de Raju a été créé spontanément par des personnes qui avaient fui les opérations militaires dans la province d’Idlib et qui n’avaient pas trouvé de place dans un camp officiel. Là, j'ai vu des enfants jouer dans la boue, sans vêtements chauds, dans la pluie et le froid en plein mois de février.

Il y a eu de fortes inondations dans la région, c'est pourquoi nous avons décidé de fournir une assistance en partenariat avec International Blue Crescent (IBC), une ONG turque. Ensemble, MSF et IBC ont mis en place un système de drainage efficace en posant du gravier dans cinq camps. Nous avons également distribué des couvertures et des tapis, ainsi que des bâches en plastique pour couvrir le sol dans les tentes.

Dans la région d'Azaz, j'ai visité un autre camp avec de vieilles tentes et sans installation adéquate. Comme d’autres campements informels, celui d’Al-Iman a vu le jour juste à côté d’un camp officiel, bien conçu et doté des services nécessaires, mais surpeuplé. Les personnes déplacées se sont donc installées à proximité pour essayer de bénéficier de ses services.

Quelle aide MSF fournit-elle dans les régions d'Afrin et d'Azaz?

En partenariat avec Al-Ameen, une ONG syrienne, nous gérons des cliniques mobiles dans les camps de la région d’Afrin et nous y soutenons un centre de santé. Nous avons également distribué aux familles déplacées des kits d'hygiène ou encore des couvertures.

Les attaques avec des engins explosifs improvisés et des voitures piégées se produisent fréquemment dans cette zone. Le 20 mars, une bombe a explosé à côté de l’entrepôt d’Al-Ameen à Al-Bab, dans le nord d'Alep, faisant trois morts et six blessés, dont deux membres de l’ONG. 60% des fournitures médicales stockées dans l'entrepôt ont été détruites - principalement celles d'Al-Ameen mais aussi celles de MSF. Cette attaque va avoir un impact sur notre capacité à fournir une aide médicale aux personnes qui en ont besoin dans le nord-ouest de la Syrie.

Malgré cela, nous continuerons de fournir une assistance, notamment dans les camps informels, où les besoins ne sont pas satisfaits. Il est déjà prévu d’améliorer l’accès à l’eau et l’assainissement dans deux camps, en partenariat avec IBC.

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