Rendre les antirétroviraux 3-en-1 accessibles
Des combinaisons d'antirétroviraux à dose fixe (FDC) permettent
d'administrer une trithérapie en un seul comprimé deux fois par jour.
Mais à cause de brevets, ces FDC ne sont pas disponibles en Chine, ou
seulement à des prix inabordables. La lutte pour l'accès au traitement
du sida en Chine ne fait que commencer.
Malheureusement pour Feng Dong, les combinaisons d'antirétroviraux à dose fixe associant trois molécules ne sont pas disponibles en Chine. Alors, au lieu de prendre deux comprimés par jours, Feng Dong doit en prendre dix. Et si jamais il attrape une infection opportuniste nécessitant un traitement supplémentaire, il devra prendre jusqu'à plus de trente comprimés par jour. Cela rendrait plus difficile son adhérence au traitement - respect scrupuleux de la prise des médicaments dont on sait qu'il est essentiel, puisque le suivi partiel ou irrégulier de la prescription aboutit au développement de résistances et à l'échec du traitement.
Certes, GlaxoSmithKline distribue son 3TC en Chine. Mais uniquement en bithérapie, combiné à de l'AZT, ou bien avec un dosage adapté au traitement de l'hépatite B, mais du sida.
L'impossibilité de se procurer une trithérapie en combinaison à dose fixe oblige MSF et d'autres à payer les traitements antirétroviraux de première ligne cinq fois plus cher en Chine qu'au Cambodge.
Il existe également des obstacles pour se procurer d'autres antirétroviraux, comme l'efavirenz et le d4T, qui sont tous les deux utilisés dans les traitements de première ligne. Le premier est protégé par un brevet en Chine, et n'est disponible qu'à un prix exorbitant, le rendant inabordable pour les programmes de soins gouvernementaux et la plupart des patients. Le second, d4T, n'est pas disponible avec les bons dosages pour soigner des patients de petit poids.
La lutte pour l'accès au traitement du VIH/sida en Chine, sans même parler de la généralisation de ce traitement, ne fait que commencer.