RDC : des panneaux solaires pour améliorer les soins

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MSF a installé un système de panneaux solaires à l'hôpital général de Kigulube au Sud-Kivu pour donner une autonomie énergétique à la structure de santé pour les 20 prochaines années. © Pablo Garrigos/MSF

En 2018 et 2019, dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo, Médecins Sans Frontières a installé des systèmes photovoltaïques sur les toits de l'hôpital Kigulube et du centre de santé de Kusisa. Cette source d'énergie – plus rentable, plus fiable, plus propre – permet au personnel médical de fournir des soins de meilleure qualité et assure aux structures de santé une indépendance énergétique pérenne, pour des programmes durables.

Les défis logistiques

Pour les équipes de Médecins Sans Frontières, l'alimentation en électricité des structures de santé dans lesquelles elles interviennent est un défi majeur, particulièrement dans les régions isolées et difficiles d'accès. 

Les générateurs diesel représentent la solution la plus courante pour garantir le bon fonctionnement des installations et des équipements. Mais assurer leur approvisionnement régulier en carburant est parfois extrêmement compliqué. « L'hôpital de Kigulube est situé au cœur d'une jungle et entouré de routes escarpées et de sentiers de pierres », explique Miguel Balbastre, chef de projet MSF. Les équipes, notamment pendant la saison des pluies, sont obligées de transporter le carburant à moto lors de longs trajets à travers la forêt.

Portrait des motards du projet de panneaux solaires à Kigulube.
 © Pablo Garrigos/MSF
Portrait des motards du projet de panneaux solaires à Kigulube. © Pablo Garrigos/MSF

Vers une énergie verte et durable

Jusqu'à présent, le coût, la capacité et la durée de vie des équipements photovoltaïques ne permettaient pas d'envisager leur installation sur des terrains comme ceux de Kigulube ou Kusisa. « Les espaces clés pour sauver des vies dans un hôpital sont le bloc opératoire ou l'unité de soins intensifs, et ceux-ci ont particulièrement besoin d’un approvisionnement électrique continu et fiable », explique Chiara Domenichini, coordinatrice médicale de MSF en RDC. Un nouveau type d'équipement offre désormais la possibilité de recourir à l'énergie solaire. 

« Afin d'alimenter l'hôpital en énergie photovoltaïque, nous utilisons des batteries au lithium de dernière génération qui n'ont même pas été commercialisées à grande échelle », précise Miguel Balbastre. Les installations photovoltaïques de Kigulube et de Kusisa se composent de 100 panneaux solaires et de sept batteries, capables d'accumuler l'énergie nécessaire à chaque centre pendant deux jours entiers.

Un véhicule MSF sur les routes escarpées aux alentours de Kigulube.
 © Pablo Garrigos/MSF
Un véhicule MSF sur les routes escarpées aux alentours de Kigulube. © Pablo Garrigos/MSF

« Cette installation solaire modifie considérablement le traitement que nous pouvons offrir aux patients de l'hôpital de Kigulube, affirme le Dr. Pacifique, directeur de l'établissement. Auparavant, nous devions parfois opérer dans l'obscurité car il n'y avait pas de lumière dans l'ensemble du centre. Désormais, toutes les chambres seront équipées en électricité pour assurer un traitement médical adéquat aux malades. »

Chacune des unités de stockage a une durée de vie utile d'au moins cinq ans et bénéficie d'un régulateur électronique capable de contrôler à la fois la charge et la libération d'énergie de chacune des batteries, ce qui prolonge considérablement sa durée. Cette unité de contrôle est capable de détecter les anomalies et peut être contrôlée à distance grâce à une connexion Internet. Tout est prévu pour garantir un approvisionnement continu et autonome en électricité. 

Le docteur Pacifique, directeur de l'hôpital général de Kigulube, et son équipe effectuen une césarienne, dans la pénombre.
 © Pablo Garrigos/MSF
Le docteur Pacifique, directeur de l'hôpital général de Kigulube, et son équipe effectuen une césarienne, dans la pénombre. © Pablo Garrigos/MSF

Un investissement viable 

La mise en place d'un tel système nécessite un investissement initial important mais, compte tenu des énormes économies faite sur l'achat et le transport du carburant, les coûts pourraient être amortis en deux ou trois ans. En effet, ce système coûte 95 % de moins par an qu'un système avec générateurs. 

« Lorsque MSF sera partie, les structure de santé n'auront pas besoin d'argent supplémentaire et ne rencontreront pas les difficultés habituelles. Elles pourront être autonomes et nous veillerons à ce que tout le matériel que nous laisserons puisse continuer à fonctionner », conclut Chiara Domenichini.

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