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Papouasie-Nouvelle-Guinée : combattre la tuberculose sur tous les terrains

Une équipe de Médecins Sans Frontières rend visite à une femme atteinte de tuberculose à Port Moresby, pour lui fournir ses médicaments hebdomadaires. Papouasie-Nouvelle-Guinée. 2017.
Une équipe de Médecins Sans Frontières rend visite à une femme atteinte de tuberculose à Port Moresby, pour lui fournir ses médicaments hebdomadaires. Elle est également soutenue au quotidien par des agents communautaires qui l'aident à suivre son traitement. Papouasie-Nouvelle-Guinée. 2017. © Sophie McNamara/MSF

Il y a trois ans, la tuberculose est devenue, conjointement avec le VIH/Sida, la maladie contagieuse la plus mortelle au monde.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), l’épidémie est telle que le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans plusieurs provinces. Face aux quelque 30 000 nouveaux cas recensés en 2016, l’expansion et l’amélioration des soins contre la tuberculose en PNG est un combat incessant.

Médecins Sans Frontières (MSF) propose des diagnostics et des traitements contre la tuberculose dans deux de ces provinces : le Golfe et le district de la Capitale nationale, en collaboration avec le ministère de la Santé.

Une géographie extrême

Dans le Golfe, les équipes de MSF sont basées à Kerema, petite ville à sept heures de voiture de la capitale, Port Moresby. L’unique route qui relie ces deux villes s’arrête d’ailleurs à Kerema et l’accès aux soins de santé est extrêmement limité dans la région.

Les patients doivent voyager des heures, voire plusieurs jours, pour atteindre les cliniques MSF à bord de canots pneumatiques, de voitures ou à pied. Les transports peuvent s’avérer très coûteux, environ cent kinas (25 euros) pour quelques heures à bord d’un canot pneumatique.

Toutefois, la géographie extrême du pays n’est pas le seul problème. Dans les villages reculés autour de Kerema, l’accès à l’éducation est également très limité. Le manque de connaissances de certains patients en matière de santé montre qu’ils n’ont jamais reçu les informations essentielles au sujet de la tuberculose, notamment le fait qu’elle soit contagieuse et qu’elle se transmette par l’air. De nombreuses personnes à travers le pays pensent toujours que la tuberculose est un fait de sorcellerie.

Ces barrières géographiques et culturelles contribuent à l’une des plus grandes difficultés à laquelle MSF est confrontée : garantir que les patients adhèrent au traitement contre la tuberculose. Car la tuberculose n’est pas une simple infection respiratoire. C’est une infection insidieuse dont les bactéries sont très difficiles à vaincre. Traiter la tuberculose prend au moins six mois et nécessite une combinaison de différents antibiotiques.

Giakila est atteinte de tuberculose résistante. Elle a été diagnostiquée à l'hôpital Gerehu de Port Moresby, dans lequel MSF soutient les activités de lutte contre la tuberculose. Papouasie-Nouvelle-Guinée. 2017. 
 © Sophie McNamara/MSF
Giakila est atteinte de tuberculose résistante. Elle a été diagnostiquée à l'hôpital Gerehu de Port Moresby, dans lequel MSF soutient les activités de lutte contre la tuberculose. Papouasie-Nouvelle-Guinée. 2017.  © Sophie McNamara/MSF

Certains patients développent une tuberculose pharmaco-résistante, lorsque les bactéries mutent de manière à résister aux médicaments car ceux-ci ne sont pas pris dans les quantités nécessaires, à intervalle régulier ou dans les bonnes combinaisons. Pour ces patients, le traitement peut prendre jusqu’à deux ans et nécessiter des piqûres quotidiennes durant les premières phases de la maladie. Les patients souffrent souvent d’effets secondaires graves, tels que des nausées, des lésions nerveuses ou des déficiences auditives allant jusqu'à la surdité. 

Cependant il est crucial qu’ils adhèrent au traitement non seulement pour guérir, mais aussi pour réduire le risque de pharmaco-résistance au sein de la communauté. Les patients qui développent une pharmaco-résistance peuvent en effet infecter les autres avec ces souches plus fortes et plus mortelles. Si cela se produit à grande échelle, l’épidémie fera un plus grand nombre de victimes et deviendra encore plus difficile à gérer.

Améliorer l’adhésion au traitement

Face au grand nombre de patients qui abandonnent leur traitement, MSF travaille d’arrache-pied pour accroître l’adhésion. Les équipes de Médecins Sans Frontières conseillent et informent les patients afin d’améliorer leur compréhension de la maladie et qu'ils suivent mieux leur traitement. Elles ont également intégré un anthropologue à leurs opérations médicales afin de mieux comprendre le contexte local et être plus efficaces. 

Les équipes de Médecins Sans Frontières enregistrent des patients dans le centre de santé de Malalaua, à 70 kilomètres de Kerema, dans lequel MSF soutient le diagnostic et le traitement de la tuberculose. Papouasie-Nouvelle-Guinée. 2017. 
 © Sophie McNamara/MSF
Les équipes de Médecins Sans Frontières enregistrent des patients dans le centre de santé de Malalaua, à 70 kilomètres de Kerema, dans lequel MSF soutient le diagnostic et le traitement de la tuberculose. Papouasie-Nouvelle-Guinée. 2017.  © Sophie McNamara/MSF

Médecins Sans Frontières a décentralisé ses soins pour rendre les traitements plus accessibles aux patients. Dans la province du Golfe, nos équipes voyagent des heures, souvent en bateau et par la route, pour visiter les postes de santé des petits villages et fournir des consultations régulières. Elles offrent également une aide au transport pour que les patients puissent atteindre les structures de santé, et gèrent un réseau de professionnels de santé et d’agents communautaires, qui proposent un soutien aux patients dans leur traitement, en se rendant à leur domicile.

À Port Moresby, pour réduire le nombre toujours élevé de « patients perdus de vue », une équipe de proximité propose des visites à domicile aux patients qui ont des difficultés à se rendre dans leur clinique et à adhérer à leur traitement.

Renforcer la gestion de la tuberculose

Dans de nombreux pays pauvres, la tuberculose est encore diagnostiquée comme il y a un siècle, à l’aide d’échantillons d’expectoration examinés au microscope afin de voir s’ils présentent des signes du bacille de la tuberculose. Ce type de tests peut prendre jusqu’à deux mois pour les plus fiables. Sans compter le manque de laboratoires équipés pour le diagnostic de la tuberculose, ce qui implique l’envoi d'échantillons à Port Moresby, la capitale du pays, voire à l’étranger. C’est pourquoi la maladie n’est souvent pas diagnostiquée, ou bien plus tard qu’elle aurait dû l’être. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, cela reste le cas dans une majeure partie du pays.

Ces dernières années, le diagnostic de la tuberculose a été révolutionné par un appareil appelé GeneXpert, qui peut détecter la présence de bactéries en moins de deux heures. Il peut également tester la résistance à la rifampicine, antibiotique contre la tuberculose, ce qui permet de détecter les cas de pharmaco-résistance à la tuberculose.

MSF utilise GeneXpert dans la province du Golfe et à Port Moresby. Ainsi, les patients peuvent être diagnostiqués et commencer leur traitement beaucoup plus tôt. En 2017, les équipes de Médecins Sans Frontières ont placé 2 100 personnes sous traitement antituberculeux dans ces deux projets.

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