Malnutrition : des millions d’enfants attendent un traitement efficace

Ethiopie juin 2006.
Ethiopie, juin 2006. © Juan Carlos Tomasi / MSF

Les « émeutes de la faim » qui ont éclaté dans le monde entier au début de l'année 2008, ont révélé l'impact de la hausse des prix des denrées alimentaires dans les pays en développement. Mais, pour les dizaines de millions d'enfants qui reçoivent l'aide alimentaire internationale, les stratégies adoptées n'ont pas permis d'éviter la spirale de la malnutrition.

Début 2008, des « émeutes de la faim » ont éclaté dans le monde entier, révélant ainsi l'impact de la hausse des prix des denrées alimentaires dans des pays comme Haïti, le Bangladesh ou encore la Côte d'Ivoire.

Moins visible, la malnutrition infantile reste néanmoins meurtrière et répandue.

Alors que la lutte contre la faim dépend notamment d'un accès à de la nourriture en quantité suffisante, vaincre la malnutrition suppose aussi de fournir des aliments de qualité nutritionnelle adaptés.

Pour les enfants malnutris, des aliments riches en nutriments, vitamines et minéraux sont essentiels à la survie et à la croissance.

Les chiffres sont éloquents. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'à travers le monde, 178 millions d'enfants souffrent de sous-alimentation.



Au total, chaque année, la malnutrition provoque entre 3,5 et 5 millions de morts chez les enfants de moins de 5 ans. Selon l'Unicef, la situation se détériore dans les 16 pays les plus touchés.

Dans la Corne de l'Afrique, le Sahel et l'Asie du Sud - principaux « foyers » de malnutrition dans le monde - de nombreuses familles ne peuvent tout simplement pas s'acheter des aliments nutritifs, notamment des aliments d'origine animale tels que le lait, la viande et les œufs, nécessaires à la croissance des jeunes enfants.


Loin de l'attention des médias, ces populations luttent pour survivre en se nourrissant de bouillie de maïs ou de riz, soit l'équivalent d'un peu de pain et d'eau.

Pour les dizaines de millions d'enfants qui reçoivent l'aide alimentaire internationale, les stratégies adoptées n'ont pas permis d'éviter la spirale de la malnutrition.


Carte des foyers de malnutrition dans le monde

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Ces deux dernières années MSF a pris en charge plus de 300 000 enfants souffrant de malnutrition dans 22 pays, notamment grâce à des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi, que les mères peuvent utiliser facilement à la maison.
Cet échec des programmes d'aide résulte d'aliments inadaptés sur le plan nutritionnel. Les principaux aliments - des mélanges de farines enrichies à base de maïs ou de blé et soja - ne répondent pas aux besoins nutritifs minimaux des enfants les plus vulnérables âgés de 6 à 24 mois.

MSF appelle les gouvernements et les agences internationales à adapter les produits de l'aide alimentaire en fournissant notamment des aliments hautement nutritifs, appropriés aux enfants, comme par exemple les aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (RUTF).

Aujourd'hui, 20 millions d'enfants souffrent de la forme la plus sévère de malnutrition. Ils sont jusqu'à cinq millions d'enfants de moins de cinq ans à mourir chaque année de complications liées à la malnutrition. Moins de 8 % de ces enfants sévèrement malnutris reçoivent un traitement basé sur des aliments thérapeutiques riches en nutriments, recommandé par les Nations unies.

Dernèrement, les progrès réalisés dans le traitement de la malnutrition sévère a permis à MSF et à d'autres organisations humanitaires de démontrer avec succès les possibilités de rétablissement rapide des enfants gravement malnutris. Ces deux dernières années MSF a pris en charge plus de 300 000 enfants souffrant de malnutrition dans 22 pays, notamment grâce à des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi, que les mères peuvent utiliser facilement à la maison.

Ces pâtes et ces biscuits contenant des produits laitiers, riches en calories, fournissent aux enfants les nutriments nécessaires pour rattraper leur retard de croissance et se protéger contre les infections.

L'utilisation de ces aliments thérapeutiques prêts à l'emploi dans l'ensemble des programmes nutritionnels, permettrait de soigner des millions d'enfants. La généralisation de ces traitements doivent désormais devenir réalité.

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