Iran - Le témoignage d'Eric, médecin.

Eric est médecin. C'est la première fois qu'il part en mission pour
MSF. Il nous raconte son arrivée en Iran et les jours qui ont suivis.

Bam, 26 décembre 2003, mission exploratoire.

"Je suis arrivé à Bam le soir même du tremblement de terre. J'avais l'impression de vivre la fin du monde. La ville n'était plus qu'un amas de pierres. J'ai tout de suite été très frappé par le nombre important de morts, contre peu de blessés graves.

Dès les premiers jours qui ont suivi la catastrophe, les réactions de l'aide internationale et surtout du Croissant-rouge furent rapides et efficaces. De nombreux centres de santé performants se sont mis en place en hâte. Des hôpitaux équipés de salles d'urgence, de salles d'opération se sont montés à différents endroits de la ville.

Face à ce désastre, MSF a répondu, non pas en procurant des soins d'urgence mieux assurés par d'autres, mais plutôt en proposant une médecine généraliste de première ligne. Des petites équipes se sont rendues dans des zones éloignées des grands centres de santé, pour apporter des soins aux victimes ne pouvant bénéficier de l'aide médicale mise en place. Je suis parti avec une infirmière iranienne, Azadeh, parcourir les villages à la périphérie de Bam. Nous nous arrêtions devant chaque tente, en proposant notre aide aux rescapés. Un après-midi, un chauffeur iranien nous a proposé de monter dans sa voiture pour nous indiquer des endroits où aucune aide médicale n'était parvenue.
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Eric, médecin et Azadeh, infirmière. consultation mobile à Baravat.
© Tim Dirven

Chaque jour nous avons vu plus de 80 patients, commençant notre journée à 7h30 pour terminer à 18h30 sans interruption : de nombreuses pathologies directement liées au tremblement de terre, comme des traumatismes, des plaies, des infections pulmonaires dues à la poussière, des gastrites de stress. Une autre partie de mon travail a consisté à prendre en charge les maladies chroniques, car un grand nombre de patients souffrant d'asthme, de diabète, d'hypertension ou d'épilepsie n'avaient plus accès à leur traitement quotidien.

Enfin, des milliers de personnes ayant perdu des membres de leurs familles et de nombreux proches souffrent de syndrome de stress post traumatique. Nous devons être présents pour les écouter et prendre en charge les problèmes psychologiques.

Pour toutes ces raisons je me sens motivé et déterminé à poursuivre cette mission."

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