Gaza : les médecins ne peuvent pas arrêter un génocide. Nos dirigeants, oui.

À l'approche de la session d'urgence consacrée à la Palestine qui se tiendra le 22 septembre 2025 à l'Assemblée générale des Nations Unies, Médecins Sans Frontières (MSF) exhorte la France à prendre des mesures concrètes et immédiates, en accord avec ses obligations internationales, pour mettre un terme au génocide perpétré par les autorités israéliennes à Gaza.
Depuis le début de la guerre à Gaza :
- Plus de 64 500 Palestiniens tués, dont au moins 18 430 enfants, à Gaza, selon le ministère de la Santé palestinien. 83% d’entre eux étaient des civils : ce chiffre a été confirmé par les autorités israéliennes elles-mêmes1 . Ce bilan n’inclut pas les morts indirectes (défaut de soins, faim, soif, épidémies) et les disparus.
- Plus de 163 000 personnes blessées, selon les autorités sanitaires locales. 15 600 Palestiniens, dont 3 800 enfants, ont besoin d’une évacuation médicale pour des blessures ou une maladie impossible à soigner à Gaza2 .
- La destruction systématique des infrastructures civiles, y compris les hôpitaux et les centres de santé : plus aucun hôpital de Gaza n’est entièrement fonctionnel.
- Des personnels soignants ciblés, faisant parfois l’objet de d'arrestations arbitraires, de détentions et de tortures.
- Douze employés de MSF tués. Au total, plus de 1 500 travailleurs de santé ont perdu la vie et la capacité à venir en aide aux autres.
- 220 journalistes tués : il s’agit actuellement du conflit le plus meurtrier pour les journalistes, d’après l’organisation Reporters sans frontières (RSF).
- Un blocus des autorités israéliennes aggravé par plusieurs mois de siège total, entraînant des pénuries critiques de carburant, de médicaments et de nourriture, provoquant une famine, déclarée le 22 août 2025 par les Nations Unies. Parmi les femmes enceintes et les enfants, un sur quatre souffre de malnutrition, selon une enquête MSF menée sur place en juillet 2025.
- 1 400 personnes tuées, lors des distributions alimentaires mises en place par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), entre le 27 mai 2025 et le début du mois de septembre.
- Les déplacements forcés, massifs et répétés des Palestiniens de Gaza, s’apparentant à un nettoyage ethnique, à l’instar des ordres d’évacuations diffusés par l’armée israélienne au million d’habitants de la ville de Gaza début septembre.
- L’absence totale de volonté politique pour mettre fin au génocide, notamment de la part des États-Unis, principal allié d’Israël, de l’Union Européenne et d’autres pays occidentaux.
MSF demande à la France d’utiliser tous les leviers politiques, diplomatiques et économiques dont elle dispose pour :
-
Obtenir des autorités israéliennes un cessez-le-feu immédiat, la levée du siège et la fin de la famine à Gaza.
-
Obtenir des autorités israéliennes l’arrêt des attaques contre les hôpitaux et les soignants, ainsi que la reprise massive et immédiate de l’acheminement de l’aide humanitaire pour l’ensemble de la population de Gaza.
-
Œuvrer pour obtenir la libération des otages israéliens encore détenus dans la bande de Gaza, et des milliers de prisonniers palestiniens indûment emprisonnés en Israël.
Nous demandons également à la France de :
- Lever la suspension des évacuations imposée en août et relancer l’accueil des Gazaouis qui en font la demande, tout en garantissant leur droit à un retour sûr, volontaire et digne.
Les autorités françaises doivent cesser d’utiliser le prétexte d’un cas isolé pour appliquer une suspension incompréhensible de toutes les procédures d’accueil, qui sont dans la droite ligne de la punition collective infligée par les autorités israéliennes aux Gazaouis.
- Prendre sa part dans les évacuations médicales de blessés et de malades. 15 600 patients sont en attente d’évacuation, dont un quart d’enfants, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
À ce jour, seule une trentaine de patients ont été accueillis en France.
De nombreux enfants, dont certains enfants de membres du personnel de MSF, attendent en vain une prise en charge.
- S'assurer qu'aucune arme, munition ou composant d’origine française ne sont utilisés par l'armée israélienne pour mener sa guerre génocidaire à Gaza.
- Se conformer à ses obligations en matière de droit international, soutenir et préserver le travail et l'indépendance de la Cour internationale de Justice (CIJ) et de la Cour pénale internationale (CPI). Elle doit notamment veiller à l'application de leurs ordonnances et décisions.

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