Fuir la Somalie: Ce que racontent les rescapés.

« J’ai rencontré beaucoup de gens à Bossaso qui attendent de venir au Yemen. Ils ne veulent pas rentrer à Mogadiscio. Ils préfèrent mourir en mer plutôt que de retrouver la guerre ». Un homme de 20 ans originaire de Mogadiscio (12/12/07).  Selo
<p>« J’ai rencontré beaucoup de gens à Bossaso qui attendent de venir au Yemen. Ils ne veulent pas rentrer à Mogadiscio. Ils préfèrent mourir en mer plutôt que de retrouver la guerre ». Un homme de 20 ans, originaire de Mogadiscio (12/12/07).  Selon les récits recueillis par MSF, pour les migrants, entreprendre ce périlleux voyage n’est pas une option parmi d’autres, c’est leur seule stratégie de survie.</p>

« J’ai rencontré beaucoup de gens à Bossaso qui attendent de venir au Yemen. Ils ne veulent pas rentrer à Mogadiscio. Ils préfèrent mourir en mer plutôt que de retrouver la guerre ». Un homme de 20 ans, originaire de Mogadiscio (12/12/07).  Selon les récits recueillis par MSF, pour les migrants, entreprendre ce périlleux voyage n’est pas une option parmi d’autres, c’est leur seule stratégie de survie.

« Ils ont pris mon petit-fils et l’ont jeté à l’eau, et quelques autres aussi. J’ai voulu l’attraper et le remonter sur le bateau mais les passeurs les ont enfoncé dans l’eau. Au moins trois personnes sont mortes. » Une femme âgée originaire de Mogadiscio, qui a perdu son petit-fils de 7 ans. (10/12/07). Durant les cinq premiers mois de 2008, 20.000 migrants sont arrivés sur les côtes du Yemen, les deux tiers étant des Somaliens.

« Les passeurs n’ont ont battu comme des animaux dès le début de la traversée. Ils n’ont aucune pitié, même si tu meurs sous leurs yeux ». Un Somalien originaire d’Afgoye (25/02/08). Sur près d’un millier de consultations, 14% étaient liées à des traumatismes violents, infligés par des ceintures, des bâtons, des crosses de fusil et des couteaux. Photo: Angel Castillo

"Nous avons pensé que nous allions y rester, là en pleine mer. Six enfants sont morts parce que nous n’avions plus de nourriture et plus d’eau. Alors ils les ont jeté par dessus bord. Il y avait aussi une femme qui devenait folle et qui nous mordait, en hurlant « j’ai faim ».
Une Somalienne originaire de Baydhabo, portant des traces de morsure sur les jambes. (19/01/08)

"Ils voulaient me forcer à sauter à l’eau. Quand j’ai refusé, ils ont arraché mon bébé et l’ont lancé dans l’eau. Je me suis jetée à l’eau, en laissant les deux autres enfants. Heureusement j’ai pu le sauver et gagner la rive. Et un homme est arrivée sur la plage avec les autres enfants." Une femme de 25 ans, originaire de Bossaso, avec sa fille de deux ans, son fils de six mois et sa petite sœur de sept ans (09/03/08) Photo Angel Castillo

"Les passeurs nous forçaient à sauter, les gens ont bougé et le bateau s’est retourné parce qu’il était surchargé. Quand nous avons atteint la plage, ma femme est morte. Et j’ai vu mes deux enfants –ils étaient morts."
Un Somalien originaire de Marka. Seuls 49 des 148 passagers ont survécu (15/12/08) durant cette traversée.

« Il y a quinze jours, des hommes armés sont venus chez nous, ont battu mon père et l’ont emmené en voiture. Le lendemain, nous avons trouvé son corps dans le quartier. Ces derniers jours, il y avait de nombreux cadavres de jeunes hommes Somaliens dans les rues de Mogadiscio. Maintenant, c’est la ville des morts. »
Une jeune fille de 17 ans originaire de Mogadiscio, arrivée au Yemen avec son frère et sa sœur (18/02/08)


 

Lire le rapport: No Choice. Somali and Ethiopian Refugees, Asylum Seekers and Migrants crossing the Gulf of Aden

Photo: Angel Castillo

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« J’ai rencontré beaucoup de gens à Bossaso qui attendent de venir au Yemen. Ils ne veulent pas rentrer à Mogadiscio. Ils préfèrent mourir en mer plutôt que de retrouver la guerre ». Un homme de 20 ans, originaire de Mogadiscio (12/12/07).  Selon les récits recueillis par MSF, pour les migrants, entreprendre ce périlleux voyage n’est pas une option parmi d’autres, c’est leur seule stratégie de survie.

« Ils ont pris mon petit-fils et l’ont jeté à l’eau, et quelques autres aussi. J’ai voulu l’attraper et le remonter sur le bateau mais les passeurs les ont enfoncé dans l’eau. Au moins trois personnes sont mortes. » Une femme âgée originaire de Mogadiscio, qui a perdu son petit-fils de 7 ans. (10/12/07). Durant les cinq premiers mois de 2008, 20.000 migrants sont arrivés sur les côtes du Yemen, les deux tiers étant des Somaliens.

« Les passeurs n’ont ont battu comme des animaux dès le début de la traversée. Ils n’ont aucune pitié, même si tu meurs sous leurs yeux ». Un Somalien originaire d’Afgoye (25/02/08). Sur près d’un millier de consultations, 14% étaient liées à des traumatismes violents, infligés par des ceintures, des bâtons, des crosses de fusil et des couteaux. Photo: Angel Castillo

"Nous avons pensé que nous allions y rester, là en pleine mer. Six enfants sont morts parce que nous n’avions plus de nourriture et plus d’eau. Alors ils les ont jeté par dessus bord. Il y avait aussi une femme qui devenait folle et qui nous mordait, en hurlant « j’ai faim ».
Une Somalienne originaire de Baydhabo, portant des traces de morsure sur les jambes. (19/01/08)

"Ils voulaient me forcer à sauter à l’eau. Quand j’ai refusé, ils ont arraché mon bébé et l’ont lancé dans l’eau. Je me suis jetée à l’eau, en laissant les deux autres enfants. Heureusement j’ai pu le sauver et gagner la rive. Et un homme est arrivée sur la plage avec les autres enfants." Une femme de 25 ans, originaire de Bossaso, avec sa fille de deux ans, son fils de six mois et sa petite sœur de sept ans (09/03/08) Photo Angel Castillo

"Les passeurs nous forçaient à sauter, les gens ont bougé et le bateau s’est retourné parce qu’il était surchargé. Quand nous avons atteint la plage, ma femme est morte. Et j’ai vu mes deux enfants –ils étaient morts."
Un Somalien originaire de Marka. Seuls 49 des 148 passagers ont survécu (15/12/08) durant cette traversée.

« Il y a quinze jours, des hommes armés sont venus chez nous, ont battu mon père et l’ont emmené en voiture. Le lendemain, nous avons trouvé son corps dans le quartier. Ces derniers jours, il y avait de nombreux cadavres de jeunes hommes Somaliens dans les rues de Mogadiscio. Maintenant, c’est la ville des morts. »
Une jeune fille de 17 ans originaire de Mogadiscio, arrivée au Yemen avec son frère et sa sœur (18/02/08)


 

Lire le rapport: No Choice. Somali and Ethiopian Refugees, Asylum Seekers and Migrants crossing the Gulf of Aden

Photo: Angel Castillo

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