URGENCE GAZA

Gaza : la résolution du Conseil de sécurité sur un
cessez-le-feu doit être suivie d’effets immédiats

Lire le communiqué

Fonds d'urgence

Chapo

Grâce à vous, nos équipes interviennent en urgence auprès des populations qui en ont le plus besoin, partout où nous agissons.

je donne au fonds d'urgence MSF 

Fistules obstétricales : la déchirure et l’exclusion

Chirurgie réparatrice lors de l'opération d'une fistule obstétricale  Boguila République Centrafricaine
Chirurgie réparatrice lors de l'opération d'une fistule obstétricale - Boguila, République Centrafricaine © Sarah Elliott/MSF

La fistule obstétricale est une des conséquences les plus graves d'un accouchement compliqué. Parce qu'elle provoque l'incontinence, cette maladie est humiliante et relègue les femmes en marge de la société. Un phénomène méconnu, malgré les 2 millions de femmes qui en souffre. En 2010, les équipes MSF ont opéré et soigné quelques 1 000 femmes atteintes de fistules obstétricales.

En France, le dernier cas de fistule obstétricale a été opéré en 1957. Depuis lors, le phénomène a presque disparu du monde occidental. Mais dans les pays où l'accès aux soins de santé reste rudimentaire, de nombreuses femmes en souffrent toujours.

Dans de nombreux pays, principalement en Afrique, les accouchements à domicile, trop longs, peuvent se solder, si ce n'est par le décès de la mère ou de l'enfant, par des lésions importantes. La compression prolongée de la tête du fœtus sur les tissus du bassin engendre un manque d'irrigation sanguine qui provoque la nécrose de la paroi vaginale, formant un orifice entre le vagin et la vessie, entre le vagin et le rectum ou les deux à la fois. C'est ce que l'on appelle une fistule obstétricale. De cette déchirure naît un stigmate indélébile : l'incontinence urinaire et/ou fécale, qui aboutit bien souvent à l'exclusion sociale.

L'expertise chirurgicale au service de la réinsertion sociale. La réparation d'une fistule requiert un acte chirurgical complexe et délicat. Une expertise et des compétences qui nécessitent une formation longue et spécifique dans les rares centres spécialisés en Afrique.

De plus, la prise en charge des fistules va bien au delà de l'aspect chirurgical. Après l'opération, les patientes ont souvent besoin d'une rééducation kinésithérapique en cas d'incontinence résiduelle et d'un suivi psychosocial pour la réinsertion communautaire. A travers ses différents projets, les équipes MSF ont opéré et soigné quelques 1 000 femmes atteintes de fistules obstétricales en 2010.

Des camps ponctuels pour soigner les fistules. En 2003, MSF installe ses premiers «camps fistules» annexés à un hôpital existant pendant deux mois, en Côte d'Ivoire et au Tchad, puis dans les années suivantes en Sierra Leone, en Somalie, en République démocratique du Congo (RDC), en République centrafricaine et au Mali. Ce dispositif flexible permet de trouver plus facilement des chirurgiens spécialisés pour opérer sur de courtes périodes. Ces interventions ponctuelles se poursuivent aujourd'hui en RDC et en Centrafrique.

Trois centres permanents au Burundi, au Tchad et au Nigeria. MSF offre une prise en charge des patientes avant l'opération et pendant les séances de rééducation et de soutien psychologique, sept jours sur sept dans trois centres permanents de traitement des fistules obstétricales au Burundi, au Tchad et au Nigeria.

« Ce type de projet permet d'assurer un meilleur suivi des patientes et de faire de la recherche pour améliorer le traitement », explique Geert Morren, référent fistule pour MSF. En effet, au Burundi les équipes expérimentent de nouvelles méthodes de traitement à l'aide d'une sonde placée dans la vessie afin que la fistule se referme d'elle-même, sans intervention chirurgicale. Une technique qui permettrait d'être soigné dans un centre de santé, plutôt qu'à l'hôpital régional.

En parallèle du traitement des fistules, MSF construit des maternités pour contribuer à l'amélioration des soins obstétriques et prévenir ainsi l'apparition de nouvelles fistules.

Dossier "des soins pour les femmes"

À lire aussi