Darfour : après l'ordre d'évacuer son personnel international, MSF s'inquiète du sort des populations

Février 2008 camp de Kalma Darfour.
Février 2008, camp de Kalma, Darfour. © Avril Benoit/MSF

Le gouvernement du Soudan a ordonné à MSF d'évacuer tout son personnel international d'un certain nombre de ses programmes dans l'Ouest et le Sud Darfour le 4 mars au plus tard.

Le gouvernement du Soudan a ordonné à Médecins Sans Frontières (MSF) d'évacuer tout son personnel international d'un certain nombre de ses programmes dans l'Ouest et le Sud Darfour le 4 mars au plus tard.

Ces programmes, situés à Zalingei, Niertiti, Muhajariya et Kalma, apportent une aide médicale et une assistance humanitaire pour des populations déplacées et résidentes.

Les raisons invoquées par le gouvernement pour justifier cette décision concernent le fait de ne pouvoir assurer la sécurité des équipes internationales de MSF, en vue de l'annonce attendue de la Cour Pénale internationale concernant le Président soudanais.

La conséquence de cette décision va rendre les populations encore plus vulnérables. Dans certains sites, où MSF est le seul acteur médical, les populations n'auront plus du tout accès aux soins.

Déjà, les activités de MSF ont cessé à Muhajariya, avec notamment la fermeture de l'hôpital, alors que MSF venait juste de pouvoir retourner dans la ville, après des semaines de combats.

A Niertiti, MSF est forcée d'interrompre ses activités médicales en raison du départ de ses équipes, suite à l'ordre d'évacuation, et ce, alors que des cas de méningite viennent d'être confirmés. Une épidémie de méningite s'est également déclarée dans le camp de Kalma qui regroupe 90 000 personnes déplacées.

MSF réitère avec fermeté que l'association est totalement indépendante de la Cour Pénale Internationale, que MSF ne coopère pas avec elle, ni ne lui fournit d'informations. Il est crucial que l'assistance humanitaire demeure indépendante et impartiale, afin de délivrer une aide médicale vitale aux populations qui en ont besoin. MSF appelle toutes les parties au conflit à respecter et à faciliter notre travail, et de permettre un retour rapide et en toute sécurité de nos équipes internationales.

À lire aussi