Coronavirus : à Lesbos, le confinement du camp de Moria risque d’entraîner une flambée épidémique

Camp de Moria sur l'île de Lesbos. Grèce. 2018.
Camp de Moria sur l'île de Lesbos, Grèce, 2018. © Robin Hammond/Witness Change

À Lesbos, les autorités grecques ont décidé de confiner totalement le camp de Moria à la suite de la découverte d’un cas positif de Covid-19. Environ 13 000 migrants et demandeurs d’asile y sont enfermés dans des conditions de promiscuité qui risquent d’entraîner une flambée de l’épidémie.

Médecins Sans Frontières demande l’évacuation du camp de Moria et la mise en place de mesures sanitaires de la part des autorités locales. 

Au sein de la population, plus de 200 personnes ont été identifiées comme vulnérables : elles présentent des problèmes de santé sous-jacents et risquent de développer les formes sévères du coronavirus. Ces personnes, comme le reste des habitants du camp, doivent être évacuées rapidement.

Sur l’île, le nombre de cas confirmés de Covid-19 a augmenté ces dernières semaines, mais il n’y a à ce jour qu’un seul cas recensé à Moria. « Les autorités sanitaires ont commencé à faire des tests pour la Covid-19 à Moria, mais ce n’est pas assez », explique Caroline Willemen, coordinatrice de terrain à Lesbos.

Plus de 13 000 migrants et demandeurs d'asile vivent dans des conditions précaires dans le camp de Moria, sur l'île de Lesbos. Il y a actuellement 42 000 demandeurs d'asile piégés dans les cinq hotspots des îles grecques.
 © Robin Hammond/Witness Change
Plus de 13 000 migrants et demandeurs d'asile vivent dans des conditions précaires dans le camp de Moria, sur l'île de Lesbos. Il y a actuellement 42 000 demandeurs d'asile piégés dans les cinq hotspots des îles grecques. © Robin Hammond/Witness Change

« Des mesures sanitaires doivent être mises en place, dont le suivi des personnes ayant été en contact avec un cas positif. Il faut améliorer les conditions d’hygiène et l’accès aux services de santé en attendant une évacuation », poursuit-elle. 

L’enfermement de la population risque également d’avoir des conséquences délétères sur la santé mentale des migrants et demandeurs d’asile, notamment celle des enfants déjà traumatisés par leurs conditions de vie et ce qu’ils ont vécu avant d’arriver à Lesbos.

Depuis plusieurs mois, les acteurs locaux qui y travaillent, dont MSF, demandent l’évacuation totale du camp vers des hébergements sûrs. En avril dernier, le gouvernement grec l'avait promis, mais cinq mois plus tard, la population de Moria se retrouve enfermée dans des conditions insalubres et propices à la propagation du coronavirus.

À lire aussi