Co-infection VIH/TB : une bataille sur deux fronts

Hôpital d'Homa Bay au Kenya. Un malade co infecté par le VIH et la tuberculose  2007
Hôpital d'Homa Bay, au Kenya. Un malade co-infecté par le VIH et la tuberculose - 2007 © Nicolas Postal

Chaque année, la tuberculose tue près de 1,7 millions de personnes et environ 9 millions contractent la maladie. La tuberculose augmente considérablement dans les pays qui connaissent des taux élevés de sida, en particulier en Afrique australe. Elle constitue l'une des principales causes de mortalité des personnes atteintes du sida.

Au cours des 15 dernières années, dans les pays qui connaissent une forte prévalence du sida, les nouveaux cas de tuberculose ont triplé. En effet, les personnes vivant avec le sida ont 50 fois plus de probabilité de développer une tuberculose. Près du tiers des 33 millions de personnes atteintes du sida dans le monde sont porteurs de la tuberculose.

Or, en 2006, moins de 1 % des personnes vivant avec le sida ont subi un test de dépistage de la tuberculose.

Alors que le traitement du sida fait l'objet d'une attention internationale importante, les personnes infectées à la fois par le sida et la tuberculose sont des laissés pour compte. En effet, les outils de diagnostics sont insuffisants et le traitement des patients co-infectés est compliqué.

Les programmes se concentrent sur le traitement du sida ou de la tuberculose de manière séparée, alors que certains patients peuvent être infectées par plusieurs maladies.

Alors que le traitement du sida fait l'objet d'une attention internationale importante, les personnes infectées à la fois par le sida et la tuberculose sont des laissés pour compte.

Diagnostiquer la tuberculose chez des individus séropositifs est difficile. Cela entraîne souvent des retards dans la mise sous traitement du patient, et contribue ainsi à augmenter les taux de mortalité.

Le test diagnostic standard (l'observation au microscope de l'expectoration) a été inventé il y a plus d'un siècle et ne peut pas déceler la tuberculose chez la majorité des patients atteints du VIH.

Certains tests de recherche du bacille de la tuberculose sont plus rapides et pourraient servir à détecter plus de patients mais ils sont souvent compliqués à réaliser.

Par conséquent, ils ne peuvent pas toujours être utilisés là où vivent la majorité des patients, ce qui les empêche de recevoir un traitement adéquat au moment opportun.



Le traitement de la tuberculose est obsolète, compliqué et peu adapté aux problèmes spécifiques des patients co-infectés.

Contre la tuberculose, un minimum de quatre médicaments doit être dispensé au début du traitement.

Ces médicaments peuvent parfois provoquer d'importants effets secondaires : nausées, vomissements, neuropathie, hépatite...

Lorsqu'ils ne provoquent pas d'effets secondaires au patient, il faut alors s'assurer qu'ils n'ont pas d'impact négatif sur le traitement dispensé pour le sida.

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Depuis des décennies, aucun nouveau médicament contre la tuberculose n'a été mis au point, et à cela s'ajoute l'augmentation des cas de tuberculose dans leur forme résistante.

Bailleurs et gouvernements doivent investir en urgence dans la mise au point de nouveaux diagnostics et traitements pour véritablement faire face à cette menace sanitaire croissante. MSF lance un appel en faveur d'une intensification massive de la recherche et du développement de médicaments, d'outils diagnostics et de vaccins contre la tuberculose.

Chaque année, ce sont 2 milliards de dollars qui devraient être investis dans le développement de nouveaux outils pour lutter contre la tuberculose. En 2006, seulement 429 millions de dollars ont été investis selon les estimations de Treatment Action Group.

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