Soudan du Sud : MSF condamne fermement le bombardement délibéré de son hôpital à Old Fangak, dans l'État de Jonglei

Bombardement Pharmacie Hôpital Old Fangak Mai 2025
Vers 4h30 du matin samedi 3 avril 2025, une bombe a été larguée sur la pharmacie de l’hôpital de MSF à Old Fangak, l’a réduisant totalement en cendres. © MSF

Paris/Juba, 3 mai 2025 – Médecins Sans Frontières (MSF) condamne fermement le bombardement délibéré de son hôpital à Old Fangak, au Soudan du Sud. Vers 4h30 du matin, deux hélicoptères de combat ont attaqué la zone et une bombe a été larguée sur la pharmacie de l’hôpital de MSF, qui l’a totalement réduite en cendres. Ils ont ensuite tiré sur la ville d'Old Fangak pendant environ 30 minutes et vers 7 heures, un drone a bombardé le marché de la ville. On dénombre au moins sept morts et 20 blessés.

« À 8 heures du matin, nous avons reçu une vingtaine de blessés dans notre hôpital d'Old Fangak, dont quatre étaient dans un état critique », a déclaré Mamman Mustapha, chef de mission de MSF au Soudan du Sud. « On nous rapporte que d'autres personnes auraient été tuées ou blessées au sein de la communauté. Un patient et deux autres personnes qui se trouvaient à l'intérieur de l'hôpital, dont un membre de notre équipe soignante, ont été blessés lors du bombardement. Les patients qui n'étaient pas dans un état critique se sont enfuis. Le bombardement a également causé des dégâts importants à l’hôpital, notamment la destruction complète de la pharmacie dans laquelle étaient stockées les fournitures médicales destinées tant à l'hôpital qu’à nos activités externes au sein de la communauté, ce qui compromet gravement notre capacité à pouvoir fournir des soins. » 

« Nous condamnons fermement cette attaque délibérée, qui a eu lieu alors que la géolocalisation de toutes les structures de MSF, y compris de l'hôpital de Old Fangak, avait été communiquée à toutes les parties au conflit. » 

L'hôpital de Old Fangak est le seul hôpital du comté de Fangak. Il bénéficie à une population de plus de 110 000 personnes qui avaient déjà un accès extrêmement limité aux soins. MSF continue d'évaluer l'étendue des dégâts et l'impact que cela aura sur sa capacité à fournir des soins, mais il est clair que cette attaque réduira significativement l’accès de la population à une possible prise en charge médicale. MSF appelle toutes les parties au conflit à protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris le personnel de santé, les patients et les établissements de santé. 

C'est la deuxième fois qu'un hôpital de MSF est touché au cours du dernier mois, après le pillage armé de l’hôpital et des locaux de MSF à Ulang, dans l'État du Haut-Nil, le 14 avril. A cause de cette attaque, toute la population du comté d'Ulang est aujourd’hui privée d'accès à des soins spécialisés. 

Notes

    À lire aussi