République centrafricaine : MSF étend ses activités pour répondre rapidement à l'augmentation des besoins médicaux

Hôpital de Batangafo en RCA  Décembre 2012
Hôpital de Batangafo, en RCA - Décembre 2012 © MSF

MSF gère trois projets réguliers dans les villes de Ndélé, Kabo et Batangafo et un projet chirurgical d'urgence à Kaga Bandoro, tous situés dans les régions affectées par ce conflit. MSF met actuellement en place une équipe d'urgence supplémentaire pour répondre aux besoins accrus de la population civile. MSF poursuit par ailleurs ses activités à Carnot, Paoua, Boguila et Zémio.

L'accroissement des mouvements militaires et les hostilités entre les rebelles et les forces armées centrafricaines forcent la population à se déplacer, l’empêchant d'accéder aux services de première nécessité, en particulier l'aide médicale, ce qui peut avoir des conséquences néfastes pour une population affaiblie par une décennie de violence et d’absence de système de santé.

Des hostilités ont éclaté entre les villes de Kaga Bandoro et Mbrès dimanche dernier. L'équipe chirurgicale d’urgence de MSF, arrivé à Kaga Bandoro quelques jours auparavant, a déjà pris en charge cinq blessés. Une autre équipe MSF a été envoyée en renfort pour évaluer les besoins médicaux autour de la ville de Sibut, dans le centre sud de la RCA. La forte présence de militaires dans la région et la peur des combats ont conduit la population à se déplacer, par précaution. MSF a fait don de médicaments à l'hôpital de Sibut afin d’aider les équipes à répondre à une éventuelle augmentation du nombre de patients.

Dans la ville de Batangafo, occupée par la rébellion depuis le 20 décembre, la population est terrifiée par les combats qui pourraient survenir. L'insécurité générale a augmenté dans la région, diminuant l'accès à l'assistance médicale pour la population. « En raison de l'insécurité dans cette zone, il est impossible de référer les patients des postes de santé périphériques à l'hôpital en cas d'urgence, à cause de la restriction totale des mouvements des moto-taxis», explique Amal El Oualji, coordinatrice du projet de MSF à Batangafo. MSF maintient toujours ses services à l'hôpital et continue à apporter un soutien aux postes de santé périphériques, autant que la situation sécuritaire le permet. Dimanche dernier, quatre patients ont été traités pour des blessures par balle à l'hôpital.

Dans la ville de Ndélé, dans le nord du pays, attaquée le 10 décembre, la situation reste très précaire. Certains habitants sont retournés en ville, mais l'insécurité reste élevée et dissuade bon nombre de personnes de faire de même. Des pillages réguliers et des échanges de tirs sporadiques ont lieu pendant la nuit. MSF a pu dénombrer au moins 2600 personnes déplacées qui passent la nuit en petit groupes dans la brousse ou qui ont trouvé refuge sur la piste d’atterrissage, non loin de la ville. Et la plupart des habitants passent les nuits près de leurs champs en petits groupes de 2 à 5 familles, répartis sur plusieurs kilomètres. Beaucoup souffrent de paludisme, d’infections respiratoires aiguës et de diarrhée. L'équipe de MSF à Ndélé apporte des soins aux populations vivant près de la piste d'atterrissage et continue ses activités régulières à l'hôpital.


MSF est présent en RCA depuis 1997 et travaille à travers 7 projets dans 5 des 7 régions sanitaires du pays. Elle soutien ainsi 7 hôpitaux et environ 38 postes de santé, en collaboration avec le ministère de la Santé. Les activités de MSF en RCA couvrent un très large éventail de services, de la santé primaire et secondaire aux maladies négligées, en passant par la nutrition et la chirurgie.

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