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Libye : des détenus torturés et privés de soins médicaux

Visite du kiné MSF dans la prison de Misrata en Libye  Septembre 2011
Visite du kiné MSF dans la prison de Misrata, en Libye - Septembre 2011 © Benoit Finck/MSF

MSF suspend ses activités dans les centres de détention de Misrata, en Libye. Les personnes détenues dans la ville de Misrata sont victimes de tortures et ne peuvent recevoir des soins médicaux d'urgence. Ce qui a amené Médecins Sans Frontières à suspendre ses activités dans les centres de détention de la ville.

Les équipes MSF ont commencé à travailler dans les centres de détention de Misrata, en Libye, en août 2011 pour y soigner les blessés de guerre prisonniers. Depuis lors, les médecins MSF ont vu de plus en plus de patients souffrant de blessures qui avaient été causées par des tortures lors d’interrogatoires conduits en dehors des centres de détention. Au total, MSF a soigné 115 personnes présentant des blessures liées à la torture et a rapporté l’ensemble de ces cas aux autorités compétentes à Misrata. Depuis le mois de janvier, plusieurs patients qui ont été renvoyés dans les centres d'interrogatoire y ont même été torturés de nouveau.

« Certains responsables ont cherché à instrumentaliser et entraver le travail de MSF, a déclaré Christopher Stokes, directeur général de MSF. Des patients nous ont été amenés au milieu d’un interrogatoire pour recevoir des soins médicaux afin qu’ils soient remis en état pour la poursuite de l’interrogatoire. Ceci est inacceptable. Notre rôle est de dispenser des soins médicaux aux blessés de guerre et aux malades en détention, et non de soigner encore et encore les mêmes patients entre deux séances de torture. »

Il a également été demandé aux équipes médicales de MSF de soigner des patients dans les centres d'interrogatoire, ce que l’organisation a catégoriquement refusé.

Le cas le plus inquiétant s’est produit le 3 janvier dernier lorsque les médecins MSF soignaient un groupe de 14 détenus revenant d’un centre d'interrogatoire situé en dehors des centres de détention. Malgré les demandes répétées de MSF de mettre fin immédiatement à la torture, neuf des 14 détenus souffraient de nombreuses blessures et présentaient des signes évidents de torture.

L’équipe MSF a informé le National Army Security Service - l’organisme responsable des interrogatoires - qu’un certain nombre de patients devaient être transférés d’urgence dans des hôpitaux pour y recevoir des soins spécialisés. Or, tous ces patients, à l’exception d’un seul, ont été de nouveau privés de soins médicaux essentiels et torturés lors d’interrogatoires conduits en dehors des centres de détention.

Après avoir rencontré différents responsables, MSF a adressé une lettre officielle le 9 janvier au Conseil militaire de Misrata, au Comité de sécurité de Misrata, au National Army Security Service et au Conseil civil local de Misrata, demandant de nouveau l’arrêt immédiat de toute forme de mauvais traitements sur les détenus.

« Aucune mesure concrète n’a été prise, constate Christopher Stokes. Au contraire, notre équipe a reçu quatre nouveaux cas de torture. Nous avons donc pris la décision de suspendre nos activités médicales dans les centres de détention. »

MSF est présente à Misrata depuis avril 2011, au cœur du conflit libyen. Depuis août 2011, MSF travaille dans les centres de détention de Misrata où l’organisation soigne les blessés de guerre, pratique des opérations chirurgicales et assure le suivi orthopédique des patients victimes de fractures. Les équipes de MSF ont donné 2 600 consultations, dont 311 pour des traumatismes liés à la violence.

MSF poursuit son programme de santé mentale dans les écoles et les structures de santé de Misrata, et continue à apporter une aide à quelque 3 000 migrants d’origine africaine, réfugiés et déplacés dans la région de Tripoli.

 

MSF est une organisation humanitaire médicale internationale qui travaille en Libye depuis le 25 février 2011. Pour assurer l’indépendance de son travail médical, MSF ne mobilise que des dons privés pour financer ses activités en Libye et n’accepte aucun financement provenant d’Etats, de bailleurs de fonds, de groupes militaires ou politiques.

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