Iran - 7 mars 2005 : Aider les plus vulnérables après le séisme
Communiqué de presse
Les premières consultations médicales ont débuté vendredi 25 février dans le centre de santé de Hotkan, l'un des villages de montagne les plus touchés par le séisme qui a frappé, le 22 février, la région de Zarand au centre-est de l'Iran. Le 26 février, une deuxième équipe MSF s'est rendue dans le village de Babgohar pour y assurer des consultations. Pour MSF, l'objectif est d'aider les personnes les plus vulnérables dans des villages les plus isolés.
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Hotkan
Seules les portes des maisons sont encore dressées au milieu des gravats, de la neige et de la boue.
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De l'autre côté de la route, une cinquantaine de tentes accueillent les survivants du séisme. Toutes ne sont pas occupées, car plusieurs rescapés sont retournés dans leurs maisons dévastées tenter de récupérer quelques biens encore intacts. Dans les autres, des familles se serrent autour du chauffage, luttant contre le froid et l'humidité intenses. Parfois, les tentes n'accueillent qu'une ou deux personnes, le reste de la famille ayant péri pendant le tremblement de terre. Beaucoup sont prostrés. Comme cette femme allongée au fond de sa tente qui refuse de bouger. Les 8 autres membres de sa famille ont tous été ensevelis sous les pierres. Avant le tremblement de terre, une centaine de familles vivaient ici.
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Centre de soins d'Hotkan
Dans le centre de santé d'Hotkan, un des rares bâtiments épargné dans le village, nous avons apporté des médicaments et offrons des soins à la population.
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Elham, l'infirmière MSF, fait le tour de toutes les tentes pour informer les habitants de l'ouverture du centre de santé. Elle explique longuement que l'équipe sera présente tous les jours, que les soins sont gratuits et les médicaments disponibles. Certains ne veulent pas se déplacer, ne croient pas Elham. Mais le bouche-à-oreille fonctionne rapidement. Un premier groupe de femmes se présente, puis ce sont bientôt les hommes qui se pressent dans la clinique. Personnes souffrant de maladies chroniques et ayant perdu leurs médicaments dans le séisme, patients se plaignant de maux de têtes ou expliquant que leur corps entier est en souffrance, symptômes de traumatismes psychologiques liés au séisme. En moins de deux heures, une vingtaine de consultations a été effectuée.
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Consultation à Hotkan
Nos équipes reçoivent des personnes souffrant de maladies chroniques qui ont perdu leurs médicaments dans le séisme, et des patients se plaignant de maux de têtes ou expliquant que leur corps entier est en souffrance, symptômes de traumatismes psychologiques liés au séisme.
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Villages de montagne meurtris par le séisme, isolés par la neige
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Bagbohar
Ce village où vivent une cinquantaine de familles a été très fortement détruit, mais personne n'est mort. Après de premières distributions d'urgence, les secours ne se concentrent plus sur Bagbohar. Nos consultations sont la seule offre de soins.
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A Babgohar, personne n'est mort. C'est sans doute la raison pour laquelle, passées les premières distributions le lendemain du séisme, plus personne ne s'arrête. Des voitures d'ONG ou d'officiels ralentissent au coeur du village, mais poursuivent leur route. Cet isolement de toute aide extérieure rend essentiel le travail de l'équipe, installée sous une tente prêtée par le ministère de la Santé. Là encore, une visite de chaque tente est effectuée, tandis que le haut-parleur de la mosquée informe de l'arrivée de MSF. Mais personne ne bouge. Mehdi, notre logisticien, doit expliquer, écouter, convaincre. En quelques minutes, on dirait que tout le village ou presque se presse devant la tente où le docteur Babak, médecin iranien travaillant habituellement pour MSF à Mashhad, reçoit les patients. Ce sont surtout des vieux qui habitent ce village reculé, qui n'ont pas voulu ou pas pu quitter leur village. "Qui s'occupera de nos animaux ?", disent-ils. Pour ce premier jour, 33 consultations - presque une personne par tente - sont effectuées en moins de deux heures. On retrouve ici les pathologies et les mots de souffrance habituels après ce type de catastrophe.