Choléra en Angola : près de 500 nouveaux cas chaque jour, MSF appelle le gouvernement a prendre des mesures beaucoup plus importantes

Luanda, le 13 avril 2006.

Alors que l'épidémie de choléra se propage rapidement à Luanda, capitale de l'Angola, l'organisation humanitaire internationale Médecins Sans Frontières (MSF) en appelle aux autorités angolaises pour qu'elles déclarent officiellement l'épidémie et prennent immédiatement toutes les mesures nécessaires afin de la contrôler.

Aujourd'hui, le nombre total de cas confirmés de choléra s'élève à 8 930, dont 413 décès. A la fin de la semaine dernière, près de 250 nouveaux patients arrivaient chaque jour dans les centres de traitement du choléra de MSF. Cette semaine, ce nombre a doublé pour atteindre 500 nouveaux cas par jour.

"Nous craignons que l'épidémie soit hors de contrôle", s'inquiète Richard Veerman, chef de mission de MSF en Angola. "Alors que le choléra se répandait déjà à un rythme très élevé, hier, il a commencé à pleuvoir. Cela ne fera que compliquer la lutte pour arrêter l'épidémie."

MSF s'inquiète du manque apparent de prise de conscience de l'urgence par les autorités angolaises. Richard Veerman: "Le gouvernement devrait officiellement qualifier "d'urgence" cette épidémie de choléra et demander une assistance internationale immédiate."

Selon Richard Veerman, "les autorités doivent augmenter considérablement les fournitures médicales et le nombre de travailleurs de la santé mobilisés pour combattre le choléra. Elles doivent en faire bien davantage en ce qui concerne l'offre d'eau potable à la population dans et autour des zones touchées. Des campagnes d'information doivent également être mises en place rapidement afin de sensibiliser les Angolais aux mesures à prendre pour prévenir l'infection, y compris dans les provinces qui n'ont pas encore été atteintes par l'épidémie."

Bien que la collaboration avec le ministère de la Santé en matière administrative ait été bonne, MSF appelle les autorités à permettre un dédouanement rapide des fournitures humanitaires supplémentaires. Du matériel comme le Ringer lactate et le chlore doivent être disponibles sans attendre car les stocks de MSF s'épuisent.

Depuis le début de l'épidémie, près de 5 000 personnes ont été traitées dans les cinq centres choléra de MSF à Luanda. MSF est en train d'accroître ses activités en réponse à l'épidémie en envoyant du personnel médical supplémentaire et du matériel dans les provinces de Bengo, Benguela, Cuanza Norte et Malanga. A Bengo, MSF a ouvert un centre choléra hier.

"Pour l'instant, nous avons été en mesure de traiter toutes les personnes infectées par le choléra qui se sont présentées dans nos centres", explique Luis Encinas, coordinateur médical des urgences. "Mais la tendance actuelle de l'épidémie laisse à penser que nous verrons beaucoup plus de cas dans les jours et les semaines qui viennent. Nos centres choléra fonctionnent au maximum de leurs capacités. Sans une intensification considérable de l'effort des autres acteurs, en commençant par les autorités, nous risquons de voir mourir un bien plus grand nombre de personnes."

Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Andrea PONTIROLI au :
+39 3381 794744

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