Soudan : « La situation est critique, beaucoup d'enfants sont sévèrement malnutris »

Vue du centre de santé MSF dans le camp de Zamzam. Soudan. 2022.
Vue du centre de santé MSF dans le camp de Zamzam. Soudan. 2022. © MSF

Depuis le 8 août 2022, les équipes MSF interviennent auprès des populations du camp de déplacés de Zamzam, qui accueille quelque 200 000 personnes, dans l’État du Darfour du Nord, au Soudan. Des taux importants de malnutrition infantile ont été relevés par les équipes médicales de l’association dans un contexte de difficulté d’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé

Le camp de Zamzam, situé à 15 km d’El Fasher, la capitale de l’État du Darfour du Nord, a été mis en place lorsque le conflit au Darfour a éclaté en 2003. Deux décennies plus tard, le camp a pris des allures de village bien structuré, dans lequel on peut trouver des maisons en terre, comme dans les localités alentour, des commerces et d’autres services, mais peu de structures de santé.

« Avant que MSF ne démarre ses activités, il n'y avait qu'une seule clinique fournissant des soins de santé primaire aux habitants de ce camp, explique Assane Compaoré, chef de mission MSF. Les conditions de vie des résidents du camp sont très mauvaises, la nourriture et les soins médicaux manquent. La situation est critique, beaucoup d'enfants sont sévèrement malnutris. » Les infections respiratoires et urinaires sont également courantes dans la région.

« Environ 11 % des enfants qui viennent dans notre clinique présentent des complications causées par la malnutrition aiguë sévère. Nous devons les orienter vers un centre de nutrition thérapeutique géré par une autre organisation dans le camp, poursuit Assane Compaoré. De plus, près de 18 % des enfants que l’on reçoit souffrent de malnutrition modérée et risquent de développer une maladie grave. » 

L'accès à l'eau potable est un défi pour les habitants et de nombreux enfants souffrent de diarrhée. « Lorsqu'ils tombaient malades, l'attente à la seule clinique du camp était souvent très longue, ajoute Assane Campaoré. Beaucoup de gens n'ont pas les moyens de se rendre dans les centres médicaux d'El Fasher, car le transport coûte trop cher. Dans de telles conditions, des maladies relativement faciles à prendre en charge peuvent devenir mortelles, en particulier pour les personnes les plus vulnérables. »

Les équipes logistiques de MSF travaillent à l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement, aussi bien dans le centre de santé que dans ses environs. L’État du Darfour du Nord est également touché par le paludisme et la dengue. Les équipes MSF fournissent des traitements contre ces maladies dans le camp de Zamzam et soutiennent le ministère de la Santé dans l’hôpital pédiatrique d’El Fasher. Plus de 4 600 consultations médicales ont été dispensées par les équipes MSF à Zamzam et à El Fasher au cours des sept premières semaines d’intervention.

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