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Pakistan - Au service des urgences de l'hôpital de Dargai

Bloc opératoire de l'hôpital MSF de Dargai septembre 2009.
Bloc opératoire de l'hôpital MSF de Dargai, septembre 2009. © Jobi Bieber

Dans le district du Malakand, dans la province pakistanaise de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), la population locale est victime du conflit qui oppose l'armée gouvernementale et des groupes d'opposition armés.

MSF compte parmi les seules organisations internationales présentes dans la région du Malakand. Et, depuis 2006, elle apporte son soutien à l'hôpital Tehsil Headquarters (THQ) de la ville de Dargai.

L'équipe médicale de MSF (composée de médecins, de chirurgiens, d'un anesthésiste, d'un infirmier et d'un gynécologue) travaille, en collaboration avec le personnel du ministère de la Santé, au service des urgences, au bloc opératoire et dans le service des admissions de l'hôpital.

Autrefois, cet hôpital était considéré par les locaux comme un lieu où il ne valait pas la peine de s'arrêter pour recevoir des soins à moins qu'on ne puisse vraiment pas faire autrement.

Deux ans plus tard, pour les habitants de Dargai, la capitale du district de Malakand, il est possible de recevoir des soins en toute confiance dans l'hôpital de Tehsil Head Quarters (THQ).

Comme en témoigne le nombre de personnes alignées sur les bancs de la salle d'attente de l'hôpital qui se pressent chaque jour pour recevoir de l'aide après un accident de la route, des tirs ou parce qu'une maladie courante tourne mal.


En décembre 2007, MSF a d'abord mis en place un service pour les urgences et peu après, un bloc opératoire
. Plus tard, une clinique de santé materno-infantile a vu le jour pour prendre en charge les accouchements compliqués. Et un service d'admissions d'une capacité de 40 lits a également été mis en place en renfort.

Ce matin a été particulièrement agité dans la salle des urgences de l'hôpital THQ où sont soignés deux jeunes garçons blessés dans des accidents de la route. Les couloirs du service sont bondés de patients et de leurs proches.

Au même moment, dans la salle d'opération, Lynette Dominquez, chirurgienne MSF, pose les derniers points de suture après une opération de l'appendicite, avant de s'occuper du patient suivant.

Bien que la plupart des interventions chirurgicales relèvent de procédures électives - comme c'est le cas du patient âgé de 35 ans qui vient de subir une opération de l'appendicite - environ 38 % du total des patients qui passent par le bloc opératoire relèvent de l'urgence et de la traumatologie.

Le patient suivant de Lynette est un jeune fermier âgé de 25 ans qui requiert une amputation de la main droite ainsi qu'une intervention de chirurgie réparatrice après qu'une grenade a explosé dans sa main.

Au Pakistan, le coût des soins est prohibitifs pour une large majorité de la population. Si cette opération avait dû être menée ailleurs, elle aurait coûté au fermier et à sa famille entre 20 000 et 40 000 roupies, soit entre 160 et 320 euros. Et ce pour la première intervention seulement.

Autre problème, les médicaments souvent prescrits en trop grande quantité. Dans la salle des urgences, une jeune fille du nom de Rubina vient tout juste d'arriver. Elle a perdu connaissance et le Dr Jonathan Starke tente de définir la meilleure manière de la réanimer.

« Nous ignorons totalement ce qu'on lui a injecté au dispensaire local où sa famille l'a d'abord emmenée et il est extrêmement difficile de déterminer si c'est cette injection qui a causé son état où s'il s'agit de toute autre chose. C'est un cas très délicat », dit Jonathan.

Au Pakistan, ce sont souvent les patients eux-mêmes qui réclament des injections et plusieurs prises de médicaments, pensant qu'une large offre de traitements est le signe d'une médecine de qualité. La prescription excessive d'antibiotiques est particulièrement inquiétante car elle conduit presque toujours à des résistances chez les patients : « la résistance aux antibiotiques est un énorme problème car cela implique que certaines bactéries demeurent résistantes à absolument tout. Et lorsque le patient est de nouveau malade, plus rien ne permet de le soigner », explique Jonathan.

 

MSF a commencé à travailler à Dargai en décembre 2007 avec la mise en place d'un service des urgences et d'une salle d'opération pour des interventions de chirurgie traumatologique et élective.

L'organisation a également ouvert une clinique de santé materno-infantile pour gérer les accouchements difficiles et construit un service d'admissions d'une capacité de 40 lits.

En partenariat avec le ministère de la Santé, les équipes de MSF dispensent plus de 700 consultations et réalisent environ 150 accouchements dans le service des urgences de l'hôpital de Dargai.

De juillet à septembre 2009, MSF et le ministère de la Santé ont pu soigner 100 patients malades du choléra dans un centre de traitement du choléra.

En août, quelque 2300 patients ont été traité à l'hôpital. Parmi eux, 142 souffraient de blessures causées par des violences. Certains patients sont parvenus à l'hôpital dans un état critique et dix d'entre eux sont décédés. L'afflux constant de patients blessés témoigne de la violence continue qui règne dans la région du Malakand.

 

Au Pakistan, MSF n'accepte aucun financement de la part de gouvernements ou d'organismes donateurs, elle repose uniquement sur les dons privés du public pour mener à bien son action. MSF travaille au Pakistan depuis 1998.


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