Nouveau traitement, nouvel espoir
Lancée en 2003, la DNDi associe MSF à plusieurs structures de recherche à but non lucratif (Institut Pasteur, Oswaldo Cruz Foundation brésilienne, ministère de la Santé malaisien, etc.) pour tenter de pallier l'absence de recherche et développement pour les maladies négligées. L'annonce de ce nouvel anti-paludique est la première concrétisation des efforts de la DNDi.
Trois caractéristiques font de ce nouveau type de CTA une avancée pour la prise en charge des malades dans des contextes précaires.
D'une part, la simplicité du traitement. Le nouveau produit impliquera la prise de deux comprimés une fois par jour pendant trois jours, soit 6 comprimés, alors que les CTA actuelles exigent la prise de 24 comprimés pour un adulte. La formulation pédiatrique pour administrer le traitement aux enfants est également simplifiée. La présence des deux molécules dans un seul et même médicament réduit les risques de prise anarchique et limite les risques de développement de résistance.
D'autre part, le prix du traitement. L'objectif de la DNDi et du fabricant est d'atteindre moins de 1 dollar par adulte et par traitement (0,5 dollar pour les enfants), ce qui est deux fois et demi moins cher que la co-formulation existante. Toutefois, l'accord entre la DNDi et Sanofi-Aventis n'évoque pas un prix définitif, mais un prix cible. Un doute subsiste donc sur la concrétisation de cette annonce.
Enfin, la non-exclusivité. La nouvelle combinaison ne sera protégée par aucun brevet, ce qui signifie que n'importe quel fabricant pourra la copier. La situation de non monopole a pour effet de faire baisser les prix. Toutefois, pour que cette mesure soit effective, la DNDi et Sanofi-Aventis devront participer activement au transfert de savoir-faire et de technologie afin de faciliter la production de génériques.
Le parasite du paludisme s'adapte constamment aux traitements, il est donc primordial que la recherche pour de nouveaux médicaments se poursuive. Par ailleurs, aujourd'hui encore, alors que les CTA sont les traitements les plus efficaces en Afrique et en Asie, elles ne sont toujours pas disponibles dans la grande majorité des pays africains où le paludisme fait le plus de ravages. Faute de volonté politique et d'engagement financier de la part des Etats, de l'OMS, de l'Unicef et du Fond Global, les vieux médicaments qui ont fait la preuve de leur inefficacité sont encore largement utilisés. 3.000 personnes continuent de mourir chaque jour de la maladie faute de traitements efficaces.