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Les femmes, actrices de leur santé

Dans le centre du Mali, une jeune fille attend pour une consultation devant le centre de santé MSF de son village, où des personnes fuyant les combats se sont réfugiées.
Dans le centre du Mali, une jeune fille attend pour une consultation devant le centre de santé MSF de son village, où des personnes fuyant les combats se sont réfugiées. © MSF/Mohamed Dayfour

L’auto-prise en charge consiste à donner les moyens nécessaires aux personnes, aux familles et aux communautés pour que chacun joue un rôle central dans sa propre santé. Elle a changé la façon de se soigner, particulièrement pour les femmes qui ont des vulnérabilités et des contraintes spécifiques, liées à des besoins médicaux particuliers, une exposition plus grande aux violences et un accès aux soins contraint par l’environnement social et familial. Cela leur permet d’être plus autonomes dans leurs prises de décisions concernant leur santé. En l’intégrant à certains de ses programmes, MSF a constaté une amélioration de l’accès aux soins et de leur qualité.

Dans la province d’Ituri, en République démocratique du Congo, les équipes MSF ont introduit le contraceptif auto-injectable Sayana Press, à action de longue durée. Ces contraceptifs étaient déjà disponibles dans les cliniques MSF auparavant, cependant les femmes peuvent désormais gérer elles-mêmes leurs injections après avoir reçu des conseils sur l’auto-injection. 

Elles peuvent bénéficier d’un moyen de contraception hautement efficace pendant un an sans avoir à effectuer des visites répétées à la clinique, coûteuses, chronophages et parfois dangereuses dans cette zone en proie aux conflits. En 2020, environ 3 000 doses de Sayana Press ont été fournies aux femmes dans les projets de MSF à Angumu, Nizi et Drodro.

Une femme marche dans le camp de déplacés de Ramogi, en Ituri. République démocratique du Congo, janvier 2020.
 © Solen Mourlon/MSF
Une femme marche dans le camp de déplacés de Ramogi, en Ituri. République démocratique du Congo, janvier 2020. © Solen Mourlon/MSF

En Eswatini, pays situé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique qui présente le taux de prévalence du VIH le plus élevé au monde, les équipes MSF proposent des auto-tests oraux pour le VIH dans le cadre d’un programme de prévention et de traitement du VIH et de la tuberculose. Des investissements conséquents ont été effectués à l’échelle du pays pour établir des services complets de lutte contre le virus. Ceux-ci ont permis de réduire la transmission, mais le VIH reste l’objet d’importantes stigmatisations souvent associées à des inégalités sociales. 

L’auto-test, dont les résultats sont disponibles en 20 minutes, permet aux femmes de connaître leur statut sérologique et de reprendre le contrôle sur leur propre santé. Elles peuvent s’auto-dépister de manière fiable une fois par mois chez elles et peuvent également prendre une prophylaxie pré-exposition (PrEP), tout en encourageant leur entourage à s’auto-tester.

Réduire les risques grâce aux éducateurs pairs

Au Malawi, les travailleuses du sexe présentent des taux élevés de VIH et d’infections sexuellement transmissibles. Elles sont aussi victimes de violences sexuelles et sexistes, et font face à d’importants obstacles dans leur accès aux soins. Comme dans d’autres régions du monde, elles sont désavantagées par leur statut social et économique précaire, les discriminations et la criminalisation de leur activité. 

Certaines ont rejoint le projet de santé sexuelle et reproductive, de lutte contre le VIH et la tuberculose mené par MSF entre 2014 et 2020 pour être formées en tant qu’éducatrices paires et agentes de santé communautaires. Elles facilitent ainsi l’auto-dépistage par le biais des tests à domicile pour le VIH et d’autres maladies et l’auto-gestion, notamment la prévention de grossesses non désirées après une relation non protégée ou des violences sexuelles. Ces opérations ont permis aux travailleuses du sexe de bénéficier d’un accès confidentiel aux informations, aux soins et à d’autres formes de soutien auprès de femmes qui comprenaient leurs difficultés.  

Autre avancée, celle de l’auto-prélèvement : sans un meilleur accès à la prévention du cancer du col de l’utérus, la mortalité précoce des femmes dans les pays à forte prévalence comme le Zimbabwe reste élevée. L’année dernière, dans le district de Gutu, le programme MSF de prévention et de traitement précoce du cancer du col de l’utérus, mené en collaboration avec le ministère de la Santé et des Soins à l’enfance zimbabwéen, a servi de tremplin à un essai comparant l’auto-prélèvement pour le test du papillomavirus humain à celui effectué par un infirmier. 

L’essai a montré que le prélèvement pouvait être effectué de manière aussi efficace par les infirmiers et par les patientes, ce qui permet d’améliorer l’accès au diagnostic pour les femmes qui ne peuvent pas consulter de professionnels de santé ni se rendre dans une clinique.

Deborah, 30 ans, est couturière dans le camp de déplacés d'Abagana, dans l'état de Benue au Nigeria, où MSF intervient auprès de 1700 personnes.
 © Benedicte Kurzen/NOOR
Deborah, 30 ans, est couturière dans le camp de déplacés d'Abagana, dans l'état de Benue au Nigeria, où MSF intervient auprès de 1700 personnes. © Benedicte Kurzen/NOOR

Concernant la santé sexuelle et reproductive, l’avortement médicalisé reste le plus difficile d’accès pour les femmes. Grâce à l’avortement médicamenteux et à son régime de pilules à prendre sur 24 heures, l’interruption de grossesse a été simplifiée et rendue praticable chez soi.

Dans le cadre du service d’assistance à distance de MSF, les femmes peuvent se rendre dans une structure de santé de l’association pour effectuer un examen, et recevoir les médicaments ainsi que le mode d’emploi ; elles peuvent se faire conseiller à distance et bénéficier d’un soutien tout au long de l’avortement, jusqu’à ce que la procédure soit terminée. Elles peuvent également recevoir des conseils de planning familial, et le contraceptif de leur choix, ou bien elles peuvent être examinées et assistées à distance, et recevoir les médicaments séparément.

Selon le contexte, cette prise en charge à distance est salvatrice, notamment pour les femmes non-mariées dans certains pays, les victimes de viol, les femmes déplacées dans des zones de guerre ou celles qui souhaitent mettre un terme à une grossesse non désirée.

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