Journée Mondiale de lutte contre le Sida : la nécessité de financements pérennes et innovants

Au Kenya dans la province du Nyanza la prévalence du Sida atteint 35 %. A Homa Bay  ville qui compte entre 50 et 70 000 habitants 10 000 patients sous ARV sont suivis dans le programme MSF.
Au Kenya, dans la province du Nyanza, la prévalence du Sida atteint 35 %. A Homa Bay, ville qui compte entre 50 et 70 000 habitants, 10 000 patients sous ARV sont suivis dans le programme MSF. © Brendan Bannon

Face aux manques et aux difficultés de prise en charge observées par ses équipes de terrain, MSF rappelle la nécessité de financements pérennes et innovants, tandis que deux malades sur trois n'ont toujours pas accès aux traitements.

>> Lire sur Libération.fr : Entretien avec Elisabeth Szumilin, médecin référent VIH à MSF

VIH/ Sida : 33 millions de personnes infectées, 25 millions de morts selon l’ONUSIDA depuis 1981, 2 personnes sur 3 ayant besoin d’un traitement n’y ont pas accès…

Ces chiffres, souvent mobilisés au niveau international pour dessiner les contours de la pandémie, ne reflètent pourtant pas toutes les problématiques liées au dépistage et à la mise sous traitement des patients VIH/sida.

MSF, qui soigne plus de 140 000 patients VIH/sida dans une trentaine de pays, est le témoin privilégié de la complexité de ces situations de terrain.

Si l’épidémie continue de progresser dans de nombreux pays, la mobilisation internationale suscitée par le VIH/sida a engendré des progrès rapides et incontestables au cours des dix dernières années, notamment en terme d’accès au traitement et de mobilisation de financements.

Dernière avancée majeure : la découverte d’un vaccin qui réduirait d’un tiers les risques de transmission du virus.

Le désengagement financier des Etats et des bailleurs de fonds

Pourtant, cette dynamique semble aujourd'hui marquer le pas.

Les équipes de MSF travaillant dans la prise en charge du VIH/sida constatent un certain désengagement politique au niveau international, qui se traduit principalement par un important déficit de financement.

Le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le PEPFAR (Plan présidentiel d'urgence d'aide à la lutte contre le sida des Etats-Unis), deux financeurs clés de la lutte contre le VIH/sida, peinent aujourd'hui à réunir les fonds nécessaires aux financements des programmes de prévention et de traitement.

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33 millions de personnes infectées, 25 millions de morts selon l'ONUSIDA depuis 1981, 2 personnes sur 3 ayant besoin d'un traitement n'y ont pas accès...

La nécessité d'améliorer l'accès à de nouveaux antirétroviraux

Au regard de la situation internationale, MSF rappelle la nécessité d'un financement correspondant aux besoins. Près de 7 millions de personnes atteintes du VIH/sida ont en effet besoin en urgence d'un traitement antirétroviral.

Des objectifs de consolidation des actions entreprises et d'augmentation progressive de mises sous traitement peuvent être poursuivis.

Dans ce cadre, une diversification des sources de financements, qui ne doivent pas être le fait de la seule volonté de contribution des Etats, est nécessaire.

Des initiatives innovantes, comme celle des "communautés de brevets", soutenue par l'UNITAID, peuvent raisonnablement être envisagées. Il s'agit d'un mécanisme original et innovant, qui peut permettre la mise au point de nouveaux médicaments, moins chers et plus efficaces.

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