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Diabète, maladies cardiovasculaires, asthme… Depuis deux ans, près de 4000 patients pris en charge par MSF en Jordanie

MSF a lancé un projet de prise en charge des maladies non transmissibles en décembre 2014 dans deux cliniques situées dans le nord du gouvernorat jordanien d'Irbid près de la frontière syrienne.
MSF a lancé un projet de prise en charge des maladies non transmissibles en décembre 2014, dans deux cliniques situées dans le nord du gouvernorat jordanien d'Irbid, près de la frontière syrienne. © Ikram N'Gadi /MSF

Depuis que le ministère de la Santé jordanien a supprimé la gratuité des soins délivrés aux réfugiés syriens, en 2014, MSF a lancé un programme de prise en charge des maladies non transmissibles près de la frontière, accessible aux Syriens comme aux Jordaniens. Les soins inhérents à ces pathologies sont souvent très coûteux, et constituent un fardeau supplémentaire pour les réfugiés qui ont dû fuir la Syrie.

La Jordanie accueillait plus de 655 000 réfugiés syriens à la fin du mois d’octobre 2016, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Près de 79% d’entre eux vivent en milieu urbain et en dehors des camps officiels de réfugiés, pour la plupart à Amman, mais aussi dans les gouvernorats d'Irbid, de Mafraq et de Zarka.

En novembre 2014, le ministère de la Santé jordanien a décidé d’annuler la gratuité des soins délivrés aux réfugiés et a demandé aux réfugiés syriens enregistrés de présenter des documents officiels du ministère de l'Intérieur pour bénéficier de soins de santé publics à des tarifs subventionnés.

Parce que les maladies chroniques comptent parmi les pathologies les plus courantes dans le monde arabe, et en Jordanie en particulier, MSF a lancé un projet de prise en charge des maladies non transmissibles en décembre 2014, dans deux cliniques situées dans le nord du gouvernorat jordanien d'Irbid, près de la frontière syrienne. Parmi ces maladies : le diabète, l'hypertension, l'asthme, les maladies cardiovasculaires et les infections pulmonaires chroniques.

Deux ans plus tard, en collaboration avec le ministère jordanien de la Santé et en partenariat avec l'ONG jordanienne Arabian Medical Relief Society (AMR), MSF continue de fournir ce type de soins médicaux. Nos équipes ont adapté leurs réponses aux besoins des réfugiés syriens et de la population jordanienne vulnérable en incluant des visites à domicile et un soutien psychosocial.

Au total, 3 700 patients - dont 69% de réfugiés syriens et 31% de Jordaniens - bénéficient actuellement de traitements gratuits et d’un suivi pour des maladies comme le diabète et l'hypertension.

« Le traitement des maladies non transmissibles est aussi important que le traitement d'une blessure par balle, explique Marjan Besuijen, coordinateur du projet MSF. La différence réside dans le fait que les maladies non transmissibles peuvent passer inaperçues pendant des années, c'est pourquoi nous parlons de ces maladies comme de « tueurs silencieux »

Muwaffaq Mreish, un patient syrien originaire de Damas, pris en charge par MSF dans son programme dédié aux maladies chroniques à Irbid, en Jordanie. Décembre 2016 © Shafiq Olabi/MSF

Muwaffaq Mreish, un patient syrien originaire de Damas, pris en charge par MSF dans son programme dédié aux maladies chroniques à Irbid, en Jordanie. Décembre 2016 © Shafiq Olabi/MSF

Muwaffaq Mreish est un réfugié syrien âgé de 51 ans. Originaire de Damas, il raconte comment il a été victime d’une crise cardiaque en Jordanie, puis a été pris en charge par MSF.

« Je vivais à Damas lorsque ma maison a été bombardée. Nous avons tout perdu. Il fallait que je quitte la Syrie pour protéger mes fils, alors je suis parti en Jordanie avec ma mère, âgée et infirme.

C’était le début d’une période très difficile. Nous avions des problèmes d’argent, et ma mère des ennuis de santé. J’ai dû vendre ma voiture et d’autres biens pour pouvoir venir en Jordanie. Moins d’un an plus tard, toutes mes économies étaient déjà épuisées.

Je ne pouvais m’empêcher de repenser au passé, à tout ce que j’avais perdu. Auparavant, j’avais un emploi, une maison, des amis, tout cela est perdu. Pour sauver la vie de mes enfants, j’ai choisi de sacrifier la mienne.

La Syrie a souvent été décrite comme un paradis sur terre ; c’est toujours le cas dans mon souvenir, et c’est comme ça que je m’en souviendrai toute ma vie. Mais désormais, le peuple syrien est malheureux, malade et épuisé psychologiquement. Même ceux qui ont échappé aux balles ne peuvent éviter les maladies mortelles.

Muwaffaq Mreish et sa mère, tous deux pris en charge par MSF dans le programme dédié aux maladies chroniques à Irbid, en Jordanie. Décembre 2016 © Shafiq Olabi/MSF

Muwaffaq Mreish et sa mère, tous deux pris en charge par MSF dans le programme dédié aux maladies chroniques d'Irbid. Décembre 2016 © Shafiq Olabi/MSF

Il y a dix-huit mois, j’ai été victime d’une crise cardiaque : mon corps ne pouvait plus supporter le poids du monde. Mon corps sans vie a été transporté à l’hôpital, le rapport médical disait « présumé mort ». Mon cœur s’était totalement arrêté ; j’ai subi cinq défibrillations cardiaques et on m’a fait une piqûre pour qu’il reparte.

Je suis resté trois jours en soins intensifs, inconscient. Mais grâce à Dieu, aux prières de ma mère et au soutien de ma femme et de mes enfants, j’ai survécu.

J’ai très vite rencontré des difficultés pour obtenir les médicaments dont j’avais besoin, ainsi que ceux pour ma mère. Certains sont très coûteux et j’avais très peu d’argent. J’ai donc cherché une autre solution. C’est comme ça que j’ai découvert Médecins Sans Frontières. Ils m’ont beaucoup aidé.

MSF m’a soutenu et aidé à obtenir les médicaments dont j’avais besoin. J’ai inscrit ma mère en tant que patiente à la clinique de MSF à Irbid. Chaque mois, elle bénéficie d’un bilan médical à domicile car elle n’est pas en mesure de se rendre à la clinique.

Un médecin de la clinique de Médecins Sans Frontières m’a parlé d’un nouveau programme de soutien psychologique et m’a incité à m’inscrire. Je conseille vraiment ces sessions à tout le monde. Elles m’aident à me sentir bien et m’allègent l’esprit. »

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