De nouvelles zones touchées, une réponse toujours insuffisante

Alors que l'épidémie de choléra qui frappe l'Angola depuis février dernier continue de toucher de nouvelles villes et provinces, les mesures prises par les autorités demeurent largement insuffisantes. Si des efforts ont été réalisés pour limiter le nombre de nouveaux cas, une stratégie plus volontaire et de grande ampleur doit être mise en place rapidement pour endiguer l'épidémie.

Depuis son début, en février dernier, 34.400 personnes ont été touchées par le choléra parmi lesquelles plus de 1.200 sont décédées. Dans les dernières 24 heures, 580 nouvelles personnes ont été contaminées.
11 des 18 provinces du pays sont touchées. Cette semaine, le nombre de cas a décliné dans les provinces de Benguela et de Malanje, alors que les cas ont augmenté dans celle de Huila. A Luanda, la capitale, le nombre de cas journaliers décline dans les quartiers de Boa Vista, Cacuaco, et Sambizanga, au nord de la ville, qui avaient été les premiers à être touchés. En revanche le nombre de malades s'accroît dans les quartiers sud de Viana et de Cazenga.
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Patients et équipe médicale dans un centre de traitement du choléra (CTC) à Luanda, en Angola - Mai 2006

© Paolo Pellegrin / Magnum Photos
20.000 personnes déjà soignées
MSF est, encore aujourd'hui, une des seules organisations médicales à soigner les personnes atteintes du choléra. Depuis février, plus de 20.000 patients ont été soignés dans nos centres de traitement du choléra (CTC) et près de 400 tonnes de matériel médical et logistique ont été acheminées dans le pays. Aujourd'hui 70 volontaires et salariés expatriés ainsi qu'un millier d'employés angolais soignent des patients dans les provinces de Uige, Huila, Malanje, Bie, Bengo, Kuanza Norte, Huambo, Benguela ainsi qu'à Luanda, la capitale.

A Benguela, le CTC de 150 lits ouvert depuis plus de trois semaines commence à désemplir, après avoir reçu plus de 2.000 patients. Dans la province, 7.200 personnes ont été contaminées depuis le début de l'épidémie et la situation s'améliore.
En revanche l'épidémie s'est propagée plus au sud, dans la province de Huila. Plus de 350 personnes ont déjà été touchées et le nombre de cas par jour augmente toujours. Le CTC de MSF à Lubango, la capitale de la province, accueille plus de cinquante patients.
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Prise en charge de patients dans le centre de traitement du choléra (CTC) de Malanje, en Angola - Mai 2006

© Paolo Pellegrin / Magnum Photos
La volonté politique, indispensable pour lutter efficacement
De 1987 à 1995, l'Angola a été régulièrement touché par des épidémies saisonnières de choléra (environ 90.000 cas et 4.500 décès en tout). Depuis, le pays - notamment Luanda et les régions côtières - avait été épargné par les épidémies majeures. En conséquence, la population est très peu résistante au bacille responsable de la maladie. Sans volonté politique de lutte contre l'épidémie, celle-ci pourrait encore durer des mois et le bilan risque d'être extrêmement lourd.

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