Bilan de l’intervention de MSF auprès des réfugiés centrafricains à Daha

Camp de réfugié de Daha
Camp de réfugié de Daha © MSF

Après trois mois d'activités, MSF quitte Daha. D'autres organisation présentes sur place continuent d'apporter des secours.

Après trois mois d'activités, MSF quitte Daha. D'autres organisation présentes sur place continuent d'apporter des secours.

Samedi 9 mai, l'équipe de Médecins Sans Frontières a quitté Daha, dans la région tchadienne du Salamat (sud du pays), après un peu plus de trois mois d'intervention auprès de réfugiés centrafricains. Les activités de MSF ont été reprises par les partenaires encore présents sur place : ministère de la Santé tchadien et Unicef pour les consultations médicales, Unicef et Solidarité pour l'approvisionnement en eau potable.

Intervenir sur du court terme
MSF était arrivée sur place début février pour répondre à l'afflux, depuis le début de l'année, de réfugiés centrafricains suite à des violences dans leur pays. Entre 7 000 et 10 000 réfugiés sont arrivés à Daha, selon les estimations du Haut Commissariat aux Réfugiés. « Dès le début, nous avons décidé d'intervenir sur un période courte, à la fois parce que la situation sanitaire de la population réfugiée et résidente à Daha était contrôlée et parce que Daha a déclenché une mobilisation importantes d'autres acteurs de l'aide », explique Frédéric Emirian, chef de mission de MSF au Tchad. De fait, plusieurs agences des Nations unies (HCR, Programme alimentaire mondial, Unicef) ainsi que l'ONG Solidarité étaient présentes.

Soins primaires et approvisionnement en eau
D'un point de vue médical, l'Unicef se chargeant de la prise en charge des enfants malnutris sans complication médicale et assurant une vaccination contre la rougeole, MSF s'est concentrée sur le soutien au centre de santé du ministère de la Santé tchadien. Fonctionnel, celui-ci manquait de moyens pour faire face à l'augmentation du nombre de consultations dû à l'afflux de réfugiés. MSF a monté trois tentes pour augmenter les capacités d'accueil du centre de santé et installer 4 lits d'observation, 2 lits de maternité et 4 lits d'isolement. MSF a également construit 2 latrines, 2 douches et une zone de tri des déchets à côté du centre de santé. Du personnel MSF (médecin, infirmier et sage-femme) est également venu compléter les infirmiers et agents de santé du ministère de la Santé.
En 12 semaines d'intervention, près de 5 500 consultations de soins primaires ont été effectuées, les principales pathologies étant les infections respiratoires, les diarrhées et le paludisme. 13 patients ayant besoin d'être hospitalisés ont été référés vers les hôpitaux de Am Timan et d'Abéché. Parce que des groupes de réfugiés continuaient d'arriver à Daha, MSF a complété la vaccination contre la rougeole assurée par l'Unicef, immunisant fin mars 1 264 enfants âgés de 6 mois à 14 ans. Enfin, à partir de l'arrivée d'une sage-femme MSF fin mars, 254 consultations prénatales ont eu lieu, et 21 accouchements. Clinique mobile à Massembagne

Pour l'approvisionnement en eau potable, l'équipe MSF a installé des pompes dans la rivière voisine, un dispositif de traitement de l'eau et des robinets. Jusqu'à 150 000 litres par jours ont été distribués.

Un autre afflux de réfugiés
A partir de mi-mars, l'équipe a réagi à un autre afflux de réfugiés dans une zone plus enclavée encore que Daha. En raison de leur éparpillement, le nombre précis de réfugiés est incertain (entre 1 200 et 3 000). MSF a identifié 4 sites de regroupements des réfugiés à Massembagne, Koyne et Bitiméré. Notre équipe mobile a effectué des consultations de soins primaires (près de 700 au total) sur les 3 principaux sites. 108 consultations gynéco-obstétriques ont également été dispensées, et un approvisionnement en eau (30 000 à 40 000 litres par jour) a été mis en place.

 

 

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