Afghanistan : un difficile accès aux structures de santé

Hôpital de Boost  Janvier 2011
Hôpital de Boost - Janvier 2011 © Kate Holt

Alors qu'en Afghanistan le conflit s'étend et s'intensifie, il est de plus en plus difficile et dangereux pour les Afghans d'avoir accès aux soins, même les plus élémentaires. La photo-journaliste Kate Holt a réalisé un reportage pour illustrer cette problématique.

Sur tous les centres de santé existants sur le papier dans le pays, seuls quelques-uns fonctionnent réellement et, bien souvent, les médicaments et le personnel médical qualifié manquent. Les routes sont devenues difficiles et dangereuses. Pour les patients, accéder aux rares structures de santé qui fonctionnent équivaut souvent à prendre de grands risques et à d'importantes dépenses.

L'hôpital de Boost est situé à Lashkargah, capitale de la province de Helmand. C'est l'un des rares hôpitaux de référence en fonction dans le sud de l'Afghanistan. C'est là que volontaires afghans et internationaux de MSF travaillent, aux côtés du personnel hospitalier, pour fournir des soins gratuits et de qualité.

MSF a constaté que plus de la moitié des patients viennent de l'extérieur de Lashkargah, souvent après avoir parcouru d'importantes distances. Fatima - 20 ans, présente dans ce reportage - a par exemple du faire cinq heures de route enceinte, alors que le travail avait commencé. La clinique locale près de chez elle était vide. Même les soins les plus élémentaires sont difficiles à trouver en dehors de Lashkargah.

Abdullah, qui témoigne également dans ce photo reportage, a amené sa fille de cinq ans, paralysée depuis quatre jours, à l'hôpital de Boost. Sa pire crainte est qu'elle puisse avoir la poliomyélite. Il n'y a jamais eu de vaccination dans son village isolé et, du fait de la violence, sa famille a été déplacée pendant plus d'un an.

Depuis le début de ce programme MSF, fin 2009, l'hôpital de Boost est devenu une structure de santé « exempte d'armes ». MSF a en effet constaté que cette politique était cruciale et rassurait les patients qui viennent chercher une assistance médicale dans un endroit dépourvu d'armes et de militaires. Comme le souligne Abdullah « il y a une guerre en Afghanistan, on a besoin d'un bon dispensaire, dans un lieu sûr ».

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