Afghanistan : Les bombardements sur Tora Bora font de très nombreuses victimes civiles.

Inquiétudes grandissantes quant au sort des civils dans cette guerre.

Depuis le début des bombardements américains sur Tora Bora, au sud-ouest de Jalalabad, le 1er décembre, les équipes de Médecins Sans Frontières ont transporté plus de 80 morts et 50 blessés civils vers les hôpitaux de Koghiani et de Jalalabad. Ces victimes venaient de Tora Bora et des villages environnants de Pachir, Wazir et Agam.

Un service d'ambulance ( 3 voitures) a été mis en place par les équipes de MSF alors que les bombardements faisaient leurs premières victimes. Le premier jour, ces ambulances ont transporté 72 morts et 15 blessés, le second jour le bilan était de 8 morts et 18 blessés et le troisième jour de 4 morts et 17 blessés. Ces chiffres ne prennent bien sûr pas en compte toutes les victimes et le nombre indéterminable de morts qu'ont causés ces bombardements.

Parmi les blessés se trouvait une famille dont le père a été tué, la mère sévèrement blessée et les quatre enfants blessés également. Un enfant de 6 ans a perdu un oeil et a dû être amputé d'une jambe et d'un avant-bras.

Dans le même temps, la population du camp de déplacé de Hesarshari, proche de Jalalabad, est passée de 500 familles au premier décembre à environ 2 000 familles hier.

Par ailleurs, et malgré la gravité de la situation qui y prévaut, l'équipe expatriée de Médecins Sans Frontières a dû quitter Jalalabad ce matin pour Peshawar, les conditions de sécurité s'étant très sérieusement détériorées. L'équipe afghane continue pour sa part le service ambulancier ainsi que son travail dans l'hôpital de Koghiani, grâce aux capacités qui ont été renforcées avec du matériel médical et chirurgical.

Mis en perspective avec les centaines de morts au cours du drame de la forteresse de Qala-I-Jhangi, ces derniers événements soulèvent, au regard du droit humanitaire international, des questions quant à la proportionnalité de la réponse militaire et de ses conséquences sur les civils. Le droit international et les Conventions de Genève, qui sont censés protéger les civils dans les conflits, doivent être respectés par tous les acteurs de la guerre, notamment la coalition menée par les Américains qui disent agir au nom de la civilisation et du respect des valeurs humanitaires.

Plus de 50 volontaires et plus de 400 Afghans de Médecins Sans Frontières sont présents en Afghanistan à Kaboul, Hérat, Mazar-I-Sharif, Taloqan, Faizabad et dans la province de Nimrouz.

Pour plus d'informations, merci de contacter Christine Marcilly, au +33 (0)1 40 21 28 97.

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