Violence en RDC : témoignages en direct des Kivus

L’aggravation du conflit dans le Nord et le Sud Kivu (République démocratique du Congo RDC) affecte la population déjà vulnérable de la région.
L’aggravation du conflit dans le Nord et le Sud-Kivu (République démocratique du Congo, RDC) affecte la population, déjà vulnérable, de la région. © Emily Lynch/MSF

L’aggravation du conflit dans le Nord et le Sud-Kivu (République démocratique du Congo, RDC) affecte la population, déjà vulnérable, de la région. Depuis le début du mois d’avril 2012, Médecins Sans Frontières a soigné plus de 200 patients blessés à la suite des affrontements entre groupes armés dans l'Est du pays.

Les pertes humaines, civiles et militaires, continuent d'augmenter. Mais la masse des déplacements, l'interruption de l'accès à la nourriture, à la santé et aux moyens économiques ainsi que la violence généralisée représentent un lourd fardeau sur la population.

La population de Minova et Kalungu, dans le Sud-Kivu, a explosé depuis le début du mois d’avril, lorsque des milliers de familles déplacées ont commencé à arriver dans les villes en bord de lac.

Ce qui arrive quasiment tous les ans depuis les années 90 - explique le président d'un comité du gouvernement local - mais cette année, cela est bien pire.

A Minova et Kalungu, où des milliers de familles ont fui pour trouver la sécurité, MSF soutient deux centres de santé où les équipes réalisent des activités contre la malnutrition et met en œuvre des améliorations de l'assainissement de l’eau dans un camp temporaire de déplacés.

À la fin du mois de mai, MSF a parlé avec 26 familles déplacées qui ont fui les attaques de 21 villages à travers la zone de Ziralo dans le Sud-Kivu, et les zones de Masisi, de Walikale et Bufamando dans le Nord-Kivu. Les personnes interrogées ont déclaré avoir été attaquées par différents groupes armés.

Les six enfants de cette mère de 43 ans sont portés disparus après l’attaque d’un groupe armé dans son village du Nord-Kivu.

Ils brûlaient les maisons. Quand ils vous voyaient fuir, ils vous rattrapaient pour vous pousser à l’intérieur d’une maison en feu. Ceux qui n’ont pas réussi à s’échapper ont été brûlés.

Cette femme a perdu ses parents; ils ont été attaqués par un groupe armé. On a tiré sur son père et sa mère a été tuée à la machette. Puis les combats ont continué plus loin.

Les affrontements ont commencé dans le village proche du notre. Quand nous avons vu qu'ils tuaient tout le monde et brûlaient les maisons, nous avons été obligés de fuir.

A 38 ans, cette mère de 5 enfants garde espoir. Elle était au marché lorsqu’elle a entendu des coups de feu. Elle s'est enfuie avec ses enfants, ils ont passé la nuit dans la forêt, puis ont tenté de trouver refuge dans un village.

Si nous avons la paix, nous pourrons revenir et nous aurons des choses à vendre, de la nourriture.

 

Finalement, ils ont atteint le camp de déplacés de Minova, où MSF a construit des latrines et une pompe à eau et où les équipes fournissent des soins médicaux au centre de santé.

Ce couple a fui leur village du Nord-Kivu, après l’attaque d’un groupe armé. Deux de leurs cinq enfants ont disparus.

Nous ne savons pas pourquoi nous sommes venus ici. Nous sommes en guerre et nous ne savons pas dans quelle direction aller. Partout il y a des combats et tout le monde a fui.

MSF est également intervenue à Kalungu, près de Minova, pour aider la population. Cette femme de 35 ans a fui son village qu’elle a vu en flammes, depuis une colline voisine, suite à l’attaque d’un groupe armé.

Mon fils aîné était malade et nous avons dû le laisser dans la maison quand nous avons fui. Jusqu'à présent nous ne savons pas ce qui lui est arrivé...

Cette mère de six enfants a fui une zone d’affrontements et a été prise en charge par une famille de Kalungu.

Nous avons vu des membres de la famille habitant d'autres villages qui fuyaient pour trouver refuge. Dans ces villages, les maisons ont été incendiées, des habitants tués et les femmes violées.

Les familles d'accueil jouent un rôle important envers les populations déplacées. Cette famille de Kalungu compte dix personnes, dont huit enfants ...

Désormais, 43 personnes vivent dans cette maison ; après l'arrivée de quatre familles.

Mon mari, mes enfants et moi-même avons fui. Mon mari a séjourné dans un village le long du chemin, mais je ne me sentais pas en sécurité et je voulais continuer. Je tremblais. J'avais trop peur.

Aujourd’hui, cette femme congolaise, âgée de 30 ans, est hébergée par une famille à Kalungu.

 

1 / 15

L’aggravation du conflit dans le Nord et le Sud-Kivu (République démocratique du Congo, RDC) affecte la population, déjà vulnérable, de la région. Depuis le début du mois d’avril 2012, Médecins Sans Frontières a soigné plus de 200 patients blessés à la suite des affrontements entre groupes armés dans l'Est du pays.

Les pertes humaines, civiles et militaires, continuent d'augmenter. Mais la masse des déplacements, l'interruption de l'accès à la nourriture, à la santé et aux moyens économiques ainsi que la violence généralisée représentent un lourd fardeau sur la population.

La population de Minova et Kalungu, dans le Sud-Kivu, a explosé depuis le début du mois d’avril, lorsque des milliers de familles déplacées ont commencé à arriver dans les villes en bord de lac.

Ce qui arrive quasiment tous les ans depuis les années 90 - explique le président d'un comité du gouvernement local - mais cette année, cela est bien pire.

A Minova et Kalungu, où des milliers de familles ont fui pour trouver la sécurité, MSF soutient deux centres de santé où les équipes réalisent des activités contre la malnutrition et met en œuvre des améliorations de l'assainissement de l’eau dans un camp temporaire de déplacés.

À la fin du mois de mai, MSF a parlé avec 26 familles déplacées qui ont fui les attaques de 21 villages à travers la zone de Ziralo dans le Sud-Kivu, et les zones de Masisi, de Walikale et Bufamando dans le Nord-Kivu. Les personnes interrogées ont déclaré avoir été attaquées par différents groupes armés.

Les six enfants de cette mère de 43 ans sont portés disparus après l’attaque d’un groupe armé dans son village du Nord-Kivu.

Ils brûlaient les maisons. Quand ils vous voyaient fuir, ils vous rattrapaient pour vous pousser à l’intérieur d’une maison en feu. Ceux qui n’ont pas réussi à s’échapper ont été brûlés.

Cette femme a perdu ses parents; ils ont été attaqués par un groupe armé. On a tiré sur son père et sa mère a été tuée à la machette. Puis les combats ont continué plus loin.

Les affrontements ont commencé dans le village proche du notre. Quand nous avons vu qu'ils tuaient tout le monde et brûlaient les maisons, nous avons été obligés de fuir.

A 38 ans, cette mère de 5 enfants garde espoir. Elle était au marché lorsqu’elle a entendu des coups de feu. Elle s'est enfuie avec ses enfants, ils ont passé la nuit dans la forêt, puis ont tenté de trouver refuge dans un village.

Si nous avons la paix, nous pourrons revenir et nous aurons des choses à vendre, de la nourriture.

 

Finalement, ils ont atteint le camp de déplacés de Minova, où MSF a construit des latrines et une pompe à eau et où les équipes fournissent des soins médicaux au centre de santé.

Ce couple a fui leur village du Nord-Kivu, après l’attaque d’un groupe armé. Deux de leurs cinq enfants ont disparus.

Nous ne savons pas pourquoi nous sommes venus ici. Nous sommes en guerre et nous ne savons pas dans quelle direction aller. Partout il y a des combats et tout le monde a fui.

MSF est également intervenue à Kalungu, près de Minova, pour aider la population. Cette femme de 35 ans a fui son village qu’elle a vu en flammes, depuis une colline voisine, suite à l’attaque d’un groupe armé.

Mon fils aîné était malade et nous avons dû le laisser dans la maison quand nous avons fui. Jusqu'à présent nous ne savons pas ce qui lui est arrivé...

Cette mère de six enfants a fui une zone d’affrontements et a été prise en charge par une famille de Kalungu.

Nous avons vu des membres de la famille habitant d'autres villages qui fuyaient pour trouver refuge. Dans ces villages, les maisons ont été incendiées, des habitants tués et les femmes violées.

Les familles d'accueil jouent un rôle important envers les populations déplacées. Cette famille de Kalungu compte dix personnes, dont huit enfants ...

Désormais, 43 personnes vivent dans cette maison ; après l'arrivée de quatre familles.

Mon mari, mes enfants et moi-même avons fui. Mon mari a séjourné dans un village le long du chemin, mais je ne me sentais pas en sécurité et je voulais continuer. Je tremblais. J'avais trop peur.

Aujourd’hui, cette femme congolaise, âgée de 30 ans, est hébergée par une famille à Kalungu.

 

1 / 15

À lire aussi