Soudan du Sud : quatrième incident grave en sept mois, MSF demande la protection immédiate du personnel médical
Communiqué de presse

Médecins Sans Frontières (MSF) condamne fermement l'enlèvement d'un membre du personnel du ministère de la Santé dans le comté de Morobo, dans l'État d'Equatoria Central, au Soudan du Sud, le 25 juillet 2025. Ce dernier se trouvait à bord d’une ambulance de MSF et accompagnait des patients en cours de transfert pour recevoir des soins médicaux. Sa libération rapide, le 26 juillet, n’élude en aucun cas la violence de son enlèvement ni celle, grandissante, à l'encontre des travailleurs de santé dans le pays.
L’ambulance a été interceptée par des individus armés qui ont obligé l’un de ses passagers à descendre et l’ont enlevé. Le chauffeur MSF, les autres membres du personnel et les patients ont été autorisés à poursuivre leur route. C’est le quatrième incident grave dans lequel les équipes MSF sont impliquées en seulement sept mois.
« Cet incident n'est pas seulement une attaque contre un individu, c'est une attaque directe contre le système de santé destiné à servir les plus vulnérables qui en dépendent » a déclaré le Dr Ferdinand Atte, chef de mission de MSF au Soudan du Sud.
Au cours des derniers mois, les attaques contre le système de santé ont considérablement augmenté au Soudan du Sud.
En janvier, deux bateaux clairement identifiés comme appartenant à MSF, qui se rendaient de Nasir à Ulang, dans l'État du Haut-Nil, ont été attaqués par des hommes armés non identifiés qui ont ouvert le feu, forçant le personnel de MSF à bord à sauter dans le fleuve et à nager jusqu'à un village voisin pour se mettre en sécurité. Un membre du personnel a été blessé lors de l'attaque et a dû recevoir des soins médicaux.
Le 14 avril 2025, l'hôpital de MSF à Ulang a été pillé par des hommes armés en plein jour, qui ont également menacé les patients et le personnel. Cette attaque a entraîné la fermeture complète de l'hôpital et de toutes les activités de santé dans les communautés. L'hôpital d'Ulang était le seul hôpital en activité dans le comté, et ces événements ont eu des conséquences dévastatrices pour la population, laissant plus de 150 000 personnes sans accès à des soins médicaux vitaux.
Le 3 mai, l'hôpital de MSF à Old Fangak, dans l'État de Jonglei, a été bombardé par deux hélicoptères de combat, détruisant la pharmacie et des fournitures médicales et entravant le fonctionnement de l’hôpital. Les hélicoptères ont également tiré sur la communauté, tuant au moins sept personnes et en blessant 27 autres. Au total, quatre membres du personnel de MSF figuraient parmi les blessés.
En mai, MSF a été obligée de réduire ses services de proximité dans les comtés de Yei et Morobo à cause d’une insécurité grandissante. Les équipes MSF n'ont pu assurer dans cette localité que 3 427 consultations en mai et juin 2025, soit la moitié du nombre enregistré au cours de la même période en 2024.
Les attaques contre le personnel et les structures de santé mettent en danger les travailleurs médicaux et perturbent l'accès aux soins de communautés vulnérables et isolées qui dépendent de ces services.
« MSF continue d'appeler toutes les parties impliquées dans le conflit en cours au Soudan du Sud à respecter leurs obligations de protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris le personnel de santé, les patients et les installations médicales, et à garantir un accès sûr à celles et ceux qui ont besoin d’aide », a rappelé le Dr Ferdinand Atte.