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Sommet contre le sida : le sort de 9 millions de personnes suspendu aux décisions des gouvernements

De récentes études montrent qu’un plus grand accès aux traitements pourrait renverser le cours de l’épidémie.
© Eric Miller

De récentes études montrent qu’un plus grand accès aux traitements pourrait renverser le cours de l’épidémie.

Le sommet sur le VIH/sida organisé cette semaine par les Nations Unies réunit de nombreux gouvernements devant s'entretenir de la possibilité de mettre sous traitement 9 millions de personnes supplémentaires au cours des quatre prochaines années. Médecins Sans Frontières constate que cette proposition rencontre de fortes oppositions parmi les principaux bailleurs de fonds, alors même que de nouvelles études viennent de démontrer que les traitements antirétroviraux pouvaient réduire la transmission du virus de 96%.

« Au cours de la dernière décennie, les traitements antirétroviraux ont permis de sauver de nombreuses vies, et nous savons aujourd'hui qu'il peut réellement protéger les populations. Traiter, c'est donc prévenir », explique le Dr Tido von Schoen-Angerer, directeur de la Campagne d'accès aux médicaments essentiels de MSF. « Il serait complètement insensé de ne pas vouloir s'appuyer sur ces résultats pour tenter de formuler de nouvelles orientations politiques. De nombreuses nouvelles infections pourraient être évitées. Les pays se réunissant à New York ont donc le pouvoir de modifier le cours mondial de l'épidémie de VIH/Sida. »

L'UNAIDS chiffre à 6 milliards de dollars supplémentaires d'ici 2015 le montant annuel nécessaire pour éviter les 12 millions de nouvelles infections. De même, 7 millions de décès pourraient être épargnés d'ici 2020. En dépit de ces chiffres, les financements de 2009 et 2010 ont baissé, empêchant certains bailleurs comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ou le PEPFAR de mener des projets de prise en charge pertinents.

Les gouvernements doivent également garantir un prix modéré pour les médicaments. Les tentatives visant à augmenter la brevetabilité des nouvelles molécules ont déjà un impact sur l'accès aux médicaments les plus récents. Les nouvelles combinaisons de médicaments peuvent coûter jusqu'à 50 fois plus cher que les premières générations. Les pays développés doivent également arrêter de mettre en œuvre des stratégies visant à bloquer la production, l'exportation, le transit et l'importation de génériques. Ces mesures sont présentes dans de nombreux accords commerciaux, comme celui négocié en ce moment entre l'Union Européenne et l'Inde.

« Il y a dix ans, nos patients arrivaient dans nos cliniques sans marcher, souvent proches de la mort, parce que le traitement n'était pas à leur portée, ajoute le Dr von Schoen-Angerer. Grâce aux génériques, les traitements ont transformé la vie de nos patients. Les pays riches doivent arrêter leur double discours ; d'un côté, ils affirment vouloir lutter contre cette maladie et d'un autre côté, ils mènent des politiques restreignant la libre concurrence entre compagnies productrices de génériques et donc la baisse des prix. »


MSF fournit actuellement un traitement antirétroviral à plus de 170 000 personnes vivant avec le VIH/sida dans 19 pays et plus de 80% des antirétroviraux utilisés dans ses projets proviennent de compagnies indiennes productrices de génériques.

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