Au cours des semaines suivantes, le docteur Yuzvak a fait tout ce qu'elle pouvait pour continuer à fournir des soins médicaux. « Tout le temps où nous étions sous occupation, les soldats étaient assis ici, dans la clinique, raconte-elle. Je ne me déplaçais pas dans la communauté car c'était très dangereux. Les gens venaient chez moi. Les voisins apportaient des médicaments et j'avais mon propre stock. Nous les découpions avec des ciseaux et les distribuions selon les besoins. Certaines personnes avaient besoin d'antibiotiques, d'autres d'antihypertenseurs. Nous nous sommes débrouillés avec ce que nous avions. »
Après la fin des combats et le retrait des troupes russes, les dommages causés aux infrastructures civiles étaient impressionnants. « Je me souviens que nous y sommes allés le premier jour, nous étions dans la voiture et personne ne parlait. Tous ces tanks, les voitures [brûlées]. Et la destruction... c'était inimaginable. Les gens ont alors commencé à demander : « Comment allez-vous ? » ou « Je suis encore en vie mais pas mon mari, ni mon fils ». C'est devenu réel à ce moment-là. Jusque-là, c'était comme dans un film, cela ne semblait pas possible », confie Anja Wolz, coordinatrice des urgences MSF.