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Sud-Soudan : affrontements meurtriers dans la région de Jonglei

Une fillette souffrant de malnutrition est prise en charge dans le centre de santé de Pibor novembre 2007.
Une fillette souffrant de malnutrition est prise en charge dans le centre de santé de Pibor, novembre 2007. © Mikkel Dalum /MSF

Suite aux récentes flambées de violence entre groupes rivaux dans la province de Jonglei au Sud-Soudan, des équipes de MSF prennent en charge les blessés, portent assistance à plusieurs milliers de personnes déplacées, traitent la malnutrition et le choléra.

Les raids inter-tribaux entre divers groupes dans la province de Jonglei ont pris de l'ampleur ces derniers mois, faisant des centaines de morts et poussant des milliers de personnes à se déplacer pour échapper aux violences.

Deux des plus importants affrontements ont eu lieu en mars et avril dans les districts de Pibor et d'Akobo, causant la mort de plus de 600 personnes, dont de nombreux femmes et enfants.

Dans la région d'Akobo. Le 21 avril dernier, les équipes médicales de MSF ont apporté leur soutien à l'hôpital d'Akobo pour y soigner 36 patients blessés par balle, parmi lesquels se trouvaient sept enfants. Huit autres patients ont également été évacués par avion vers l'hôpital MSF de Leer pour y être opérés.

« Presque tous les patients ont perdu des membres de leur famille dans les attaques. Nous avons entendu de terribles histoires de femmes et d'enfants attaqués et tués dans leur maison, de nombreux cas d'enfants kidnappés », a déclaré Jonathan Novoa, médecin et coordonnateur médical pour MSF à Akobo.

« Certains patients sont plusieurs fois blessés, comme ce jeune patient âgé de 10 ans avec trois balles dans chaque jambe. Nous avons reçu une femme qui a perdu son mari et 5 de ses enfants. Elle a réussi à fuir, emmenant avec elle son plus jeune bébé qui avait reçu une balle dans le bras. Tous deux ont survécu et ont pu atteindre l'hôpital. Les blessés et leur famille sont lourdement traumatisés par ces attaques. Leur maison et leurs réserves de nourriture ont été détruites ou brûlées. Les personnes qui ont pu s'enfuir n'ont rien pu sauver : ni vêtements, ni ustensiles de cuisine. Ils dorment dehors. »

Plus de 15 000 personnes sont déjà arrivées à Akobo. Une aide alimentaire et matérielle devrait pouvoir être délivrée ; les routes de cette région marécageuse sont pour l'heure praticables. L'hôpital d'Akobo a pu être approvisionné par MSF en matériel médical, moustiquaires et couvertures pour les blessés. Mais avec l'arrivée des pluies, l'accalmie devrait être de courte durée.

Presque tous les patients ont perdu des membres de leur famille dans les attaques. Nous avons entendu de terribles histoires de femmes et d'enfants attaqués et tués dans leur maison, de nombreux cas d'enfants kidnappés

Jonathan Novoa, médecin MSF à Akobo

Autour de Pibor. De l'autre côté de la province de Jonglei, des attaques sont survenues début mars à Lekwongole. Près de 40 blessés par balle ont été évacués par MSF et pris en charge à l'hôpital de Pibor. 22 autres personnes, nécessitant des opérations chirurgicales urgentes, ont été transférées par avion vers les hôpitaux de Juba et Boma. Parmi eux, on dénombrait neuf enfants, dont six avaient moins de cinq ans.

Le docteur Catherine Van Overloop, coordonnatrice médicale pour MSF dans la région de Pibor, explique :

« Plus de 10 jours après les attaques de Lekwongole, des blessés arrivaient encore à la clinique. Certains se sont cachés plusieurs jours dans la brousse, effrayés par le risque de nouvelles offensives. Ils ont attendu avant de venir se faire soigner. Quand ils sont arrivés, leurs blessures étaient encore plus infectées. Pendant plusieurs jours, les femmes de Pibor n'osaient pas laisser leurs enfants seuls, par crainte d'autres attaques ou de peur qu'ils soient enlevés ou tués. Elles les emmenaient partout, même sur leur lieu de travail, de peur de devoir encore fuir. »

Les attaques de Lekwongole ont provoqué le déplacement de plus de 5 000 personnes, qui se sont dirigées vers la ville de Pibor. Des familles de la région ont accueilli nombre d'entre elles, leur offrant abris et nourriture.

Malgré cela, une augmentation inquiétante du nombre de cas de malnutrition a été constaté dans le centre nutritionnel MSF de la ville. Si la région de Pibor connaît cycliquement des périodes de famine, il reste que les niveaux de malnutrition actuellement observés par MSF sont les pires depuis 3 ans.

Les personnes déplacées, plus vulnérables, sont les premières touchées par la malnutrition. Depuis l'attaque de mars dernier, les patients représentent plus de la moitié des 247 nouvelles admissions au centre nutritionnel MSF de Pibor.

De plus, les livraisons de nourriture habituellement organisées par d'autres agences fournissant une aide alimentaire dans la région ont été fortement réduites cette année du fait de l'insécurité. Les déplacés et les habitants de Pibor ont donc un accès restreint à ces sources supplémentaires de nourriture. Constatant une augmentation alarmante du nombre de cas de malnutris sévères dans son centre, MSF a renouvelé ses appels auprès des Nations unies et du Programme Alimentaire Mondial (PAM). 17 camions de nourriture ont été acheminés pour venir en aide à ces populations.

Ces deux dernières semaines, 43 cas de diarrhée aiguë ont été pris en charge à Pibor. De nombreux déplacés n'ont pas d'accès à l'eau potable et la puisent dans les rivières avoisinantes. Deux échantillons envoyés en laboratoire confirment la présence de choléra, maladie hautement contagieuse et causée en partie par de mauvaises conditions d'hygiène. Pour faire face à une potentielle épidémie de choléra, MSF a donc décidé de renforcer ses équipes dans la région.

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