Ethiopie - Dans un centre de stabilisation nutritionnelle, auprès des enfants

Les enfants malnutris requièrent une attention particulière et des soins adaptés.
Les enfants malnutris requièrent une attention particulière et des soins adaptés. © Elena Torta /MSF

Julie Kock Nielsen, infirmière danoise, fait partie de l'équipe de MSF à Shashemene, dans la région Oromo du sud de l'Ethiopie. Elle raconte comment sont soignés les enfants sévèrement malnutris souffrant de complications médicales.

Le centre de stabilisation fournit des soins 24h sur 24 aux enfants atteints de malnutrition aiguë sévère, qui présentent des pathologies associées telles que le paludisme ou la pneumonie. Ils ont besoin d'un suivi médical particulier.

Je travaille dans le centre de Kuyera, près de Shashemene, où nous rencontrons les enfants les plus gravement malades. Mon rôle consiste à leur porter une attention particulière et à leur fournir des soins les plus adaptés. La prise en charge est constituée de plusieurs étapes.

Tout d'abord, le patient reçoit régulièrement des petites quantités de lait thérapeutique. Quand il retrouve l'appétit, l'enfant entre alors dans la « phase de transition ». Il peut boire un autre type de lait, un peu plus nourrissant. Vient ensuite la dernière étape du circuit, la « phase 2 », où nous nourrissons les enfants avec des aliments thérapeutiques, pâtes au goût de beurre de cacahuète, à forte teneur énergétique.

En moyenne, les enfants sont hospitalisés dans les centres pour une période de cinq jours à deux semaines, avant d'être dirigés vers les programmes thérapeutiques ambulatoires (OTP) de MSF. Autour de Kuyera, nous avons mis en place un réseau de huit centres nutritionnels ambulatoires.

Les enfants sévèrement malnutris ne souffrant pas ou plus de complications médicales et qui ont de l'appétit reçoivent une fois par semaine quatorze sachets d'aliment thérapeutique prêt à l'emploi. Les équipes contrôlent l'évolution de leur poids et de leur état de santé général. Pour les enfants malnutris qui n'ont pas atteint le stade sévère, nous distribuons des rations alimentaires dans des centres de supplémentation nutritionnels.

A présent, il pleut presque tous les jours, et le climat s'est nettement refroidi. Les enfants malnutris sont donc plus vulnérables face aux maladies et plus sujets à l'hypothermie. Ce matin, nous avions un enfant en hypothermie. Avec l'aide de l'infirmière locale, nous l'avons placé dans une sorte de couverture de survie et avons demandé à sa mère d'appliquer la « méthode kangourou » : l'enfant est placé sur la poitrine de sa mère, en contact direct avec sa peau. Nous avons également donné de l'eau sucrée à l'enfant, et de l'eau chaude à sa mère pour qu'elle puisse le laver. J'étais très inquiète car les enfants peuvent mourir très rapidement dans de telles conditions.

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