Dans les yeux d'Andrew Quilty : en Afghanistan, avec les familles réfugiées dans le camp d'Hérat

IDP camp in Herat
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Des enfants portent des briques en terre crue en vue de construire de petites maisons.   © Andrew Quilty

Le photographe australien Andrew Quilty couvre l'Afghanistan depuis 2013. Il en est devenu l'un des plus grands témoins. À travers son objectif, retour dans le camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, proche de la ville d'Hérat. 

 

Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Des anciens se retrouvent pour observer la vie du camp.
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Des anciens se retrouvent pour observer la vie du camp. © Andrew Quilty

En 2018, on estime que 150 000 personnes ont fui la sécheresse et les combats entre les forces de sécurité afghanes et les Talibans pour se réfugier dans des camps, à Hérat et ses alentours. Situé à la périphérie de la ville d'Hérat, le camp de Shahrak-é-Sabz abrite environ 11 500 déplacés, provenant principalement du district assiégé de Bala Mourghab, dans la province de Badghis, au Nord-Est d'Hérat.


 

Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019.
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. © Andrew Quilty

Au printemps 2019, Shahrak-é-Sabz et ses terres peu fertiles étaient déserts. Lorsque les autorités ont mis ces terrains à disposition pour une utilisation censée n'être que temporaire, une part de la population s'est installée là.


 

Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Une jeune fille s'isole sur le « toit » d'une maison.
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Une jeune fille s'isole sur le « toit » d'une maison. © Andrew Quilty

Bien que les Nations unies aient décidé de fortement réduire l'aide humanitaire aux personnes déplacées dans l'espoir qu'elles retournent dans leurs villes et villages d'origine, les habitants – jugeant dangereux de retourner dans la province de Badghis – ont commencé à construire une multitude de petites maisons en briques.


 

Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. De jeunes garçons fabriquent des briques en terre crue. 


 
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. De jeunes garçons fabriquent des briques en terre crue.    © Andrew Quilty

Toutes les générations confondues s'adonnent à la tâche : ils mélangent de l'eau à de la terre, puis façonnent le mélange en forme de briques avant de les laisser sécher au soleil et de les empiler les unes sur les autres. Des toiles sont ensuite posées en guise de plafond. Les maisons ne font en général pas plus de 10 mètres carré. 


 

Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Bismillah et sa fille Najiba dans leur minuscule maison construite en briques de terre crue.
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Bismillah et sa fille Najiba dans leur minuscule maison construite en briques de terre crue. © Andrew Quilty

D’avril 2018 à décembre 2019, les équipes MSF ont travaillé dans le service des urgences de l’hôpital d’Hérat, en y formant du personnel pour améliorer la gestion du flux de patients et la prise en charge des cas critiques.


 

Centre de santé de MSF en périphérie d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Bismillah et sa fille Najiba, originaires du district assiégé de Bala Murghab dans la province de Badghis, lors d'une consultation.
 © Andrew Quilty
Centre de santé de MSF en périphérie d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Bismillah et sa fille Najiba, originaires du district assiégé de Bala Murghab dans la province de Badghis, lors d'une consultation. © Andrew Quilty

Face à l’afflux de personnes déplacées, MSF a ouvert en décembre 2018 un centre de santé à la périphérie d'Hérat, pour y dispenser des consultations médicales aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes.


 

Centre de santé de MSF en périphérie d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Un jeune enfant lors d'une consultation de dépistage de la malnutrition.
 © Andrew Quilty
Centre de santé de MSF en périphérie d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Un jeune enfant lors d'une consultation de dépistage de la malnutrition. © Andrew Quilty

Le centre de santé était initialement réservé aux patients de moins de 5 ans, puis s'est ouvert aux patients de tous âges. Le personnel MSF reçoit environ 200 patients par jour. Les principaux problèmes de santé des enfants sont la malnutrition (1 500 cas de janvier à septembre 2019), les infections respiratoires aiguës en hiver et la diarrhée aiguë en été. 


 

Clinique de santé de MSF en périphérie d'Hérat, Afghanistan, août 2019. La Dr. Azada Barez effectue une consultation auprès de jeunes patients.
 © Andrew Quilty
Clinique de santé de MSF en périphérie d'Hérat, Afghanistan, août 2019. La Dr. Azada Barez effectue une consultation auprès de jeunes patients. © Andrew Quilty

En juillet 2019, MSF a élargi l’accès aux soins dans son dispensaire à tous les patients, enfants et adultes, compte tenu de la forte réduction de l'aide humanitaire dans la région et des besoins de l'ensemble de la population. 


 

Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Portrait d'une famille à l'intérieur de leur maison.
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Portrait d'une famille à l'intérieur de leur maison. © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Des habitants viennent acheter des pastèques.
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. Des habitants viennent acheter des pastèques. © Andrew Quilty

Pour pouvoir se nourrir mais aussi pour rembourser des dettes, les briques fabriquées en terre crue peuvent être vendues à l'unité : une brique rapporte 1 afghani ; et 1 000 briques, 1 000 afghanis [11 euros].

Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019.
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019.
 © Andrew Quilty
Camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, en périphérie de la ville d'Hérat, Afghanistan, août 2019. © Andrew Quilty

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