Cinq hôpitaux MSF en Syrie

Entrée d'un hôpital MSF dans le nord de la Syrie
Entrée d'un hôpital MSF dans le nord de la Syrie © MSF/Nicole Tung

En dépit des difficultés très réelles à intervenir en Syrie, MSF intervient maintenant dans cinq hôpitaux et accroît ses activités médicales mobiles à la périphérie de certains de ces hôpitaux. Parallèlement, MSF s’efforce d’ouvrir de nouveaux projets là où la sécurité le permet.

Le conflit en Syrie est toujours extrêmement violent. Les lignes de front continuent de bouger. Le système de santé est en ruines. Le nombre de personnes qui ont un besoin urgent d’aide humanitaire en Syrie et dans les pays limitrophes est estimé à 6,8 millions. Et des gens vivant dans des enclaves ne reçoivent aucune aide.

Activités à l’intérieur de la Syrie

MSF accroît ses opérations en Syrie dans la mesure où la sécurité le permet. Celles-ci se limitent à cinq endroits où les équipes MSF peuvent, sans trop de risques, dispenser des soins médicaux de qualité. Pour le moment, MSF ne peut intervenir que dans les zones contrôlées par l’opposition mais continue à négocier avec le gouvernement un accès via Damas.

Dans un hôpital MSF situé près d’Alep, les équipes ont donné jusqu’ici 15 500 consultations et fait 446 opérations chirurgicales. Elles ont aussi pris en charge 601 accouchements. Dans un camp de transit près de la frontière avec la Turquie, MSF a distribué des biens de première nécessité (nattes, kits d’hygiène, ustensiles de cuisine…) pour les familles y vivant temporairement. MSF a par ailleurs vacciné 3 300 enfants contre la rougeole et mené des activités d’assainissement. Du matériel médical a été fourni à huit centres de santé dans la région d’Alep. Pour assurer l’approvisionnement en sang d’hôpitaux de la région, MSF a installé une banque de sang et l’a ensuite confiée à des médecins syriens. Un soutien a enfin été apporté dans un centre de santé pour la mise en œuvre du programme de vaccination des enfants car la guerre a presque totalement arrêté les programmes de vaccination.

Dans la région d’Idlib, MSF a aménagé deux hôpitaux. « Nous sommes constamment prêts à recevoir un afflux de blessés mais cela n’est pas notre activité au quotidien, indique Alex Buchmann un coordinateur de projet dans l'un des hôpitaux, rentré de Syrie. Tous les services de soins qui sont à peu près opérationnels dans cette zone se concentrent sur les blessés de guerre. Aussi pour les femmes qui ont des accouchements difficiles et les personnes souffrant de maladies chroniques ou d’autres maladies, notre hôpital et nos cliniques mobiles sont les seules possibilités de se faire soigner. Parfois, certains patients sont blessés, mais il y a en permanence des gens qui doivent être traités pour d’autres pathologies. »

L’autre hôpital MSF se trouvant dans la région d’Idlib est une unité spécialisée en chirurgie et en traumatologie. 1 324 opérations chirurgicales y ont été réalisées ces dix derniers mois, principalement pour des blessures liées aux violences et plus de 3 699 patients ont été pris en charge aux urgences. Parmi eux, beaucoup de patients sont des grands brûlés qui ont été victimes d’accidents chez eux avec leur poêle à mazout ou en raffinant artisanalement du pétrole brut. En outre, des soins de kinésithérapie sont dispensés à des patients qui ont subi une intervention chirurgicale, dans l’hôpital ou dans un centre de soins post-opératoires. MSF accroît son soutien aux structures médicales dans la région d’Idlib où quatre hôpitaux de campagne et 19 postes médicaux avancés reçoivent maintenant des donations de médicaments et de matériel médical.

Pour améliorer la situation sanitaire dans un camp de personnes déplacées, MSF a construit 50 latrines et 40 douches et distribué 350 tentes. Une campagne de vaccination a été organisée pour les enfants de moins de cinq ans : 3 300 enfants ont pu être vaccinés contre la polio et 2 000 contre la rougeole.

Dans la région d’Al Raqqah, les combats et les bombardements dans la ville et aux alentours ont provoqué des mouvements de populations répétés. Les bâtiments publics et les maisons d’habitation sont envahis par des personnes déplacées et la capacité des réseaux d’eau et d’assainissement est largement insuffisante. MSF a déjà enregistré 400 cas de rougeole, ce qui témoigne clairement de l’effondrement du système de santé. Le 15 avril, MSF a ouvert un centre de soins de santé primaire dans le district de Tal Abyad. L’équipe a commencé à dispenser des soins de santé anténataux et va prochainement ouvrir une maternité.

En mars, MSF a ouvert une clinique dans la province d’Al Hasaka, une région riche en pétrole  et productrice de céréales où vit une importante minorité kurde. MSF prend en charge les cas de traumatologie et dispense des soins post-opératoires. MSF apporte également un soutien à un bloc opératoire dans la région et assure régulièrement des formations.

La plupart des équipes MSF mènent des activités de clinique mobile et dans certains programmes sont dispensés des soins de santé mentale, dont le besoin est crucial après deux années de conflit intense. Enfin MSF fait d’importantes donations de médicaments et de matériel médical à des hôpitaux et des centres de soins, côté rebelle comme côté gouvernemental, notamment dans les régions d’Alep, Al Raqqah, Damas, Deir Ezzor, Deraa, Hama et Homs.


MSF finance ses opérations en Syrie uniquement avec des dons privés pour garder une totale indépendance vis-à-vis des positionnements politiques sur cette crise.

MSF est également présente dans les pays limitrophes : Irak, Jordanie, Liban et Turquie où quelque 1,5 million de Syriens se sont réfugiés. Ces pays sont débordés par l’afflux de réfugiés et l’aide humanitaire apportée est toujours insuffisante pour répondre à leurs besoins.

Dossier Urgence Syrie

Retrouvez notre dossier spécial rassemblant toutes nos informations à propos de nos activités relatives au conflit qui se déroule en Syrie.

 


Activités de MSF en Syrie en chiffres : (fin avril 2013)

 

2095 interventions chirurgicales
34 400 consultations
749 accouchements

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