Au Tchad, les réfugiés soudanais font face à la menace de la malnutrition et de la rougeole

Un membre des équipes MSF avec une mère et son enfant dans l'hôpital d'Adré au Tchad. 2023.
Un membre des équipes MSF avec une mère et son enfant dans l'hôpital d'Adré au Tchad. 2023. © Johnny Vianney Bissakonou/MSF

La seule petite ville d’Adré, située à l’extrême est du Tchad et à proximité immédiate de la frontière soudanaise, accueille quelque 130 000 réfugiés qui ont fui les violences au Soudan. Les équipes MSF s’inquiètent d’un accroissement de la malnutrition chez les enfants.

L’accroissement soudain de la population dans un territoire déjà marqué par des difficultés d’accès aux soins, à l’eau et aux ressources alimentaires entraîne une très forte hausse des besoins médicaux, notamment dans le domaine de la pédiatrie et du traitement de la malnutrition infantile.

La semaine dernière, 286 enfants étaient pris en charge dans les services de l’hôpital pédiatrique d’Adré, où travaillent les équipes de MSF. À titre de comparaison, seule une cinquantaine d’enfants ont été pris en charge à la même époque l’année dernière.

Une grande partie de ces jeunes patients viennent du principal site de transit de la ville, installé autour d’un lycée, et souffrent de rougeole, de malnutrition aigüe, et d’autres pathologies associées. Avec le début de la saison des pluies, le nombre d’enfants touchés par le paludisme risque également d’augmenter dans les semaines à venir.

 

Une mère et son enfant souffrant de malnutrition à l'hôpital d'Adré au Tchad. 2023.
 © Johnny Vianney Bissakonou/MSF
Une mère et son enfant souffrant de malnutrition à l'hôpital d'Adré au Tchad. 2023. © Johnny Vianney Bissakonou/MSF

La sévérité de leur état de santé au moment de leur admission révèle le besoin urgent d’une action au niveau des centres de santé, des communautés et des camps de réfugiés. Pour les enfants, une détection et un traitement précoce de la malnutrition et des principales maladies sont nécessaires avant que ne se développent des complications potentiellement mortelles. Un dispositif de vaccination contre la rougeole installé aux points d'entrée de la frontière permettrait notamment de contribuer à inverser la tendance épidémique.

Au-delà des activités à l’hôpital d’Adré, les équipes MSF continuent de soutenir quatre centres de santé dans le district, de mener aux côtés du ministère de la Santé tchadien des activités de riposte vaccinale, et d’adapter leur réponse en fonction des besoins les plus urgents. Du 30 juin au 5 juillet, puis du 10 au 16 juillet, MSF a aidé les autorités sanitaires locales à vacciner 44 000 enfants sur le principal site de transit d’Adré. En tout, près de 85 000 enfants ont été vaccinés contre la rougeole depuis la mi-avril dans le cadre de la réponse d’urgence menée par MSF dans la province.

Chaque année, les mois de juillet à septembre représentent une période critique pour les enfants de la région : le contexte de soudure agricole et la saison des pluies entraînent une transmission accrue du paludisme, à laquelle s’ajoute aujourd’hui une épidémie de rougeole. Avec plus de 200 000 nouveaux réfugiés dénombrés dans cette province, une réponse humanitaire d’ampleur est nécessaire pour aider les jeunes les plus vulnérables, qu'ils soient Tchadiens ou réfugiés.

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