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Au Darfour, les déplacés du Djebel Marra en danger dans le camp de Sortony

Distribution d'eau dans le camp de Sortony le 21 avril 2016.
Distribution d'eau dans le camp de Sortony, le 21 avril 2016. © MSF

Depuis la mi-janvier, environ 61 000 personnes ont fui le Djebel Marra, au Nord-Darfour, pour rejoindre le camp près de Sortony. C’est le dernier épisode d’un exode massif provoqué par les tentatives du gouvernement soudanais de reprendre le contrôle du Djebel Marra.

Les 61 000 personnes qui ont fui les combats du Djebel Marra pour rejoindre le camp de Sortony sont désormais menacées par des approvisionnements insuffisants et des conditions de vie très précaires. MSF intervient sur le camp en fournissant des soins médicaux, de l’eau, et en ayant mis en place des installations sanitaires pour les nouveaux arrivants, mais c'est insuffisant face à l'ampleur des besoins.

« Le camp doit développer une infrastructure pour faire face à l’afflux de personnes, explique David Therond, coordinateur de mission de MSF. Les combats ont duré bien plus longtemps que ne le prévoyaient les organisations humanitaires et nous affrontons maintenant de vrais problèmes en termes de capacité. L’eau et la nourriture que les personnes reçoivent sont plus qu’insuffisantes et nous craignons qu’une urgence sanitaire plus grave ne nous attende si les organisations gouvernementales et non gouvernementales ne se décident pas à renforcer leur présence. »

Des lacunes dans l’approvisionnement en eau et nourriture

Les résidents ne reçoivent pas suffisamment d’eau et nombre d’entre eux doivent sortir du camp pour s’approvisionner. Certains des puits qu’ils utilisent sont contaminés et, au cours des quatre dernières semaines, huit personnes sont décédées des suites d’une diarrhée, très probablement en raison de cette eau impropre à la consommation.

« Le manque d’eau constitue la principale inquiétude, explique David Therond. Les ONG internationales et locales, ainsi que les autorités soudanaises, doivent agir davantage pour acheminer l’eau jusqu’au camp. De nombreuses personnes vivent ici dans les conditions les plus précaires et ne reçoivent que 5 litres d’eau par jour environ, ce qui est significativement inférieur aux 10 litres minimum recommandés par les Nations Unies. »

Parmi les autres organisations internationales présentes sur place, certaines ont essayé de forer des puits dans cet environnement hostile, sans y parvenir. Pour l’instant, l’unique solution est d’acheminer l’eau des régions avoisinantes, une option à la fois difficile d’un point de vue logistique, et dangereuse. MSF a récemment accru ses acheminements à 64 000 litres d’eau par jour mais, même en les associant à ceux des autres ONG, 286 000 litres par jour manquent toujours à l’appel.

« La population doit faire face à d’autres défis, déclare David Therond. Les distributions de nourriture sont sporadiques et les rations données aux résidents s’avèrent insuffisantes. Nous sommes confrontés à des cas de malnutrition parmi les enfants. »

Les équipes MSF fournissent des soins primaires, secondaires et reproductifs à la population. Le risque de maladies transmissibles comme la rougeole crée une réelle inquiétude, car elles peuvent se répandre très rapidement dans une telle promiscuité. Pour y parer, MSF a notamment mis en place une campagne de vaccination contre la rougeole couvrant l’ensemble des enfants de moins de cinq ans. MSF a également commencé à intégrer à ses activités le programme étendu d’immunisation, une combinaison de vaccins protégeant les enfants contre la polio et comprenant l’administration du BCG.

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