Aide Médicale d'Etat : un dangereux recul de 100 ans en matière de santé publique

Malgré le vote d\'opposition des sénateurs en première lecture les amendements apportés par les députés à l\'Aide Médicale d\'Etat (AME) ont été entérinés en seconde lecture le 15 décembre par les deux chambres.
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Malgré le vote d\'opposition des sénateurs en première lecture, les amendements apportés par les députés à l\'Aide Médicale d\'Etat (AME) ont été entérinés en seconde lecture le 15 décembre par les deux chambres.

L'accès à l'Aide médicale d'Etat devient payant à partir du 1er mars 2011 : 30 euros par adulte et par an pour une population en grande précarité, en situation irrégulière, qui compte entre 0 et 634 euros par mois pour vivre. L'offre de soins sera aussi réduite et un agrément préalable aux soins hospitaliers les plus lourds devra être demandé. Ces obstacles administratifs et financiers laissent craindre que ces populations déjà très fragilisées retardent jusqu'à l'urgence le moment de recourir à la médecine entraînant ainsi un surcoût financier pour l'Etat et des risques en terme de santé publique.

« Sous des arguments mensongers d'économies et de contrôles, -avancés par les députés et pourtant remis en cause par les sénateurs- des principes fondamentaux de santé des personnes et de santé publique ont été niés », s'insurge Isabelle Mouniaman, responsable des programmes France à MSF. « Ces restrictions ne sont que le triste résultat d'attaques répétées des dispositifs d'accès aux soins des étrangers en France et visent à stigmatiser une population en mélangeant politique de santé et politique d'immigration. »

Alors même que le ministère de la Santé annonce une politique prioritaire de réduction des inégalités sociales, on ne peut comprendre cette volonté affichée d'exclure des patients jugés indésirables du volet important de prévention et dépistage du système de santé actuel.

Vu les restrictions d'accès aux soins des sans papiers, MSF n'écarte pas la possibilité de réorienter ses activités en France.

 

 

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