Fuir l'Ukraine vers la Moldavie : « On a eu l'impression que la bombe allait nous tomber dessus »

Au poste frontière de Palanca, en Moldavie, des milliers d’Ukrainiens affluent chaque jour pour fuir les combats dans le sud du pays. Depuis le début de la guerre, plus de 230 000 réfugiés (au 8 mars) sont arrivés dans ce petit pays de 2,6 millions d’habitants. Moins de la moitié d'entre eux sont restés dans le pays.

Ceux qui arrivent à Palanca sont principalement originaires de Mykolaïv, ville-verrou à 130 kilomètres à l’est d’Odessa et cible d’intenses bombardements. Des familles entières, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, patientent souvent plusieurs heures, dans des températures négatives et dans le vent, avant de pouvoir passer la frontière. Des bénévoles les accueillent avec du thé et de la nourriture, et quelques tentes pour les abriter du vent. 

Sergei, 32 ans, est originaire de Mykolaïv. Après plusieurs jours de bombardements, il a mis sa femme enceinte et son fils de 6 ans à l'abri en Pologne, avant de revenir en Ukraine. Aujourd’hui, il quitte à son tour l’Ukraine par la Moldavie pour rejoindre sa famille. Il fait partie des rares hommes autorisés à quitter le pays : soigné pour une hépatite C à Mykolaïv par MSF, il a été réformé. 

Des dizaines de personnes, victimes de décompensation de maladie chronique - hypertension notamment - sont prises en charge chaque jour dans le poste médical situé dans le bureau de douane moldave. MSF a positionné un centre médical à Palanca, en appui aux équipes moldaves déjà sur place.

Une fois la frontière passée, la majorité des réfugiés ukrainiens quitte le pays, direction la Roumanie, la Pologne et d’autres destinations en Europe.