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Syrie : dans le nord-ouest, le système de santé à l’agonie faute de financements

Syrie : dans le nord-ouest, le système de santé à l’agonie faute de financements
Le camp de Deir Hassan, dans le gouvernorat d'Idlib, accueille plus de 120 000 Syriens.

Après des années de conflit et le tremblement de terre de février 2023, les besoins médicaux du nord-ouest de la Syrie dépassent largement la capacité actuelle des services de santé. Pourtant, à la veille de la conférence des donateurs qui se tiendra à Bruxelles le 27 mai, seuls 6% des besoins humanitaires sont financés pour 2024. Près d’un tiers des structures de santé dans les gouvernorats d’Idlib et du nord d’Alep ont fermer ou suspendre leurs activités, faute de financements, laissant 1.5 million de personnes sans accès à des soins médicaux, y compris d’urgence. Médecins sans frontières (MSF) exhorte la communauté internationale et les bailleurs de fonds présents à la conférence de Bruxelles à augmenter immédiatement leur soutien financier au secteur de la santé en Syrie.  

« La population est la première à subir la baisse des fonds alloués, car les hôpitaux ne sont pas financés », explique Carlos Arias, coordinateur médical de MSF pour le nord-ouest de la Syrie. « Les gens qui cherchent à se faire soigner sont confrontés à des hôpitaux fermés, à un manque de médecins ou des pénuries de médicaments. S'ils parviennent à trouver un médecin, ils doivent acheter leurs médicaments dans des pharmacies privées, ce qui est inabordable.»  

Au cours des derniers mois, 77 établissements de santé du nord-ouest de la Syrie ont été contraints de suspendre leurs activités en raison d'un manque de financement. Parmi eux, 17 hôpitaux, dont neuf hôpitaux pour femmes et enfants. Selon les autorités locales, 112 centres de santé risquent de fermer d'ici la fin du mois de juin. En 2024, 4,07 milliards de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires en Syrie. Seulement 6 %, soit 326 millions de dollars, ont été financés par le biais du Plan de réponse humanitaire (PRH). 

Alors que la région est déjà ébranlée par les destructions causées par le tremblement de terre de février 2023 et par le conflit qui dure depuis plus de 13 ans, ces déficits de financements pourraient entraîner une grave détérioration des conditions de santé et une augmentation des épidémies en cas d’absence de campagnes de vaccination, notamment pour les groupes les plus vulnérables comme les enfants et les femmes enceintes.   

« Nous avons dû abandonner notre maison à cause de la guerre et avons fui vers le nord-ouest de la Syrie. Depuis que nous sommes ici, il est très difficile d'obtenir des soins médicaux car les hôpitaux qui fonctionnaient ont maintenant cessé leurs activités », explique Salim Mohammed, déplacé interne. « J'ai 68 ans et je suis diabétique ; la fermeture des hôpitaux sera une condamnation à mort pour des personnes comme moi. » 

Par ailleurs, la population, confrontée à des pénuries d'eau croissantes, est de plus en plus dépendante des distributions d’eau qui sont entravées par l’approvisionnement instable en électricité et le coût élevé du carburant. Ces pénuries obligent les gens à réduire leur consommation d'eau ou à consommer de l'eau insalubre. 

MSF couvre une partie des besoins en fournissant une assistance médicale et humanitaire aux communautés des gouvernorats d'Idlib et d'Alep, où elle a cogéré ou soutenu 6 hôpitaux. En 2023, MSF a assuré plus d'un million de consultations ambulatoires et plus de 150 000 consultations pour des maladies non transmissibles. Les équipes ont accompagné plus de 20 000 naissances et fourni plus de 25 000 consultations en santé mentale. 

« MSF a reçu des demandes de soutien direct pour au moins six hôpitaux et cinq centres de santé de base, dont trois sont des centres essentiels pour le système de santé du nord-ouest de la Syrie», explique Karim El-Rawy, coordinateur de terrain de MSF pour Idlib. « MSF fonctionne sur fonds propres, mais de nombreuses autres ONG sont financées par des fonds publics et leur travail est mis en péril par les baisses de financements. »   

Afin d'améliorer l'accès des populations du nord-ouest de la Syrie aux structures de santé, il est essentiel de garantir un financement adéquat. Cela permettra de réhabiliter les structures de santé endommagées par les tremblements de terre et de garantir la mise à disposition de ressources pour que les installations deviennent opérationnelles et offrent, au minimum, le même niveau de services que celui qui était disponible avant le tremblement de terre.  

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