Le Sommet mondial de l’alimentation est voué à l’échec si les gouvernements continuent de négliger le financement de la malnutrition infantile.

A l'occasion du Sommet des Nations Unies sur la Sécurité Alimentaire, qui va se tenir à Rome du 16 au 18 Novembre prochain, MSF publie un rapport démontrant l'inadéquation des ressources affectées à la réduction de la malnutrition infantine. Sur les 9 milliards de dollars dépensés aux programmes alimentaires dans le monde, moins de 2% sont en réalité utilisés efficacement pour des programmes de traitement de la malnutrition.

Rome, le 11 novembre 2009. Dans un rapport publié aujourd'hui, MSF constate la faiblesse des financements spécifiquement consacrés à la prise en charge de la malnutrition infantile.

MSF a analysé les données de l'OCDE, de la Commission européenne, de la Banque mondiale, de la Fondation Gates et d'UNITAID pour étudier les financements des principaux bailleurs de fonds internationaux. 9 milliards de dollars sont consacrés à « l'aide alimentaire ou sécurité alimentaire de développement » ou à « l'aide alimentaire d'urgence ». Sur l'ensemble de ces ressources, moins de 2% sont octroyés aux interventions ciblant spécifiquement la réduction de la malnutrition infantile.

De plus, l'utilisation de certains financements pourrait être optimisée. Par exemple, la politique gouvernementale des États-Unis consiste à envoyer à l'étranger une aide alimentaire en nature, ce qui, selon les estimations, a coûté 600 millions de dollars US de plus que si les denrées alimentaires avaient été achetées sur place.

« Au final, les enfants de moins de 5 ans, les premiers touchés par la malnutrition, reçoivent une alimentation inappropriée qui ne contient pas les nutriments essentiels dont ils ont besoin», explique Stéphane Doyon, responsable de la nutrition pour MSF et co-auteur du rapport.

Aujourd'hui, les gouvernements pourraient améliorer l'aide alimentaire en utilisant des produits plus innovants et plus chers mais présentant un apport nutritionnel adapté aux jeunes enfants. En effet, les organisations internationales, y compris MSF, ont prouvé que la malnutrition sévère peut être évitée et résolue à grande échelle grâce à ces nouveaux produits.

« Lors du Sommet mondial de l'alimentation, les participants vont prendre des mesures pour stimuler la production alimentaire locale. Ce serait une erreur colossale qu'elles ne s'accompagnent pas d'un engagement à améliorer et intensifier les programmes nutritionnels », déclare Stéphane Doyon.

En 2008, MSF a soigné plus de 300 000 enfants malnutris dans 22 pays.


Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter :
- Andrea Pontiroli, MSF Italie, +39 335 84 89 761, [email protected]
- Guillaume Bonnet, Campagne d'accès aux médicaments essentiels MSF, +41 79 203 13 02, [email protected]

Notes aux éditeurs :

Le nouveau rapport intitulé « Malnutrition: How much is being spent? An analysis of nutrition funding flows 2004-2007 » est disponible sur le www.msfaccess.org (en anglais seulement).

Le Sommet mondial de l'alimentation se tiendra à Rome du 16 au 18 novembre 2009.

 

Notes

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