Zimbabwe : la course contre la montre face au cholera

Zimbabwe novembre 2008. Centre de traitement du choléra de MSF.
Zimbabwe, novembre 2008. Centre de traitement du choléra de MSF. © MSF

L'épidémie de choléra, d'une ampleur sans précédent, gagne le sud-ouest du Zimbabwe après avoir éclaté dans le nord-est du pays. Le nombre de cas reste élevé dans les villes et augmente dans les zones rurales. MSF a pris en charge 45 000 patients depuis le début de l'épidémie en août.

Plus de 178 000 litres d'eau ont été chlorées par les équipes de MSF pour limiter la propagation du choléra dans la capitale du Zimbabwe, Harare, et les environs.

Mais cela ne suffit pas, de nouvelles équipes sont constituées pour augmenter les quantités et le nombre de quartiers concernés.

Fin janvier, plus de 1100 malades du choléra étaient soignés dans les deux principaux centres de traitement du cholera de MSF dans cette zone, à Budiriro et Beatrice.

Encore des milliers de cas suspects. A Kadoma, à 130 kilomètres au sud ouest de Harare, le centre de traitement du cholera a reçu plus de 2 300 personnes présentant les symptômes de cette maladie en deux semaines.

Ailleurs, les équipes de MSF se déplacent dans de nombreuses zones rurales, où l'épidémie progresse.

Trois groupes d'évaluation et d'intervention rapide ont été formés dans chacune des provinces de Mashonaland.

D'autres équipes interviennent dans les provinces rurales de Masvingo et de Manicaland, ainsi que dans la zone de Gokwe dans la province des Midlands.

« Le cholera peut tuer en quelques heures, des effets de la déshydratation,  il faut donc prendre des décisions très rapides. Demain il sera peut être trop tard. » explique Pia Engebrigtsen, infirmière MSF.

Le choléra était partout et nous devions être capable de poursuivre le soutien que nous apportions
Pia Engebrigtsen, infirmière MSF

« Quand vous arrivez dans une clinique submergée par les malades atteints de choléra, vous savez que des vies seront bientôt perdues. Il faut agir vite mais aussi peser la décision. Le choléra était partout et nous devions être capable de poursuivre le soutien que nous apportions

L'expérience d'une infirmière en zone rurale. Pia a travaillé deux mois dans la province de Masvingo et participé à de nombreuses évaluations en zone rurale.

« Quand il n'y avait pas de structures médicales, il nous est arrivé de monter notre unité de traitement du choléra sur place avec des bâches plastiques.

Carte ZimbabweNous transportions le matériel nécessaire : des seaux, du chlore, des ustensiles de nettoyage, des vêtements de protection et bien sûr le matériel médical (solution de réhydratation, sels de réhydration, intraveineuses, antibiotiques, ect.) ».

Les résultats sont souvent rapides : « Nous avons trouvé de nombreux malades dans un état très grave, plusieurs étaient inconscients. Mais après quelques heures de réhydratation par voie intraveineuse, ces malades étaient capables de s'asseoir et de parler. »

La plupart des patients restent deux à trois jours puis rentrent chez eux totalement guéris.



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