Vaccination contre la méningite de réfugiés du Darfour

Une épidémie de méningite s'est déclarée dans les camps de réfugiés soudanais à l'est du Tchad. En collaboration avec les autorités sanitaires locales, les équipes MSF vont vacciner 70 000 personnes en deux semaines. Elles soignent également les personnes déjà infectées et mettent en place une surveillance des cas dans le district d'Adré.

A l'est du Tchad, dans les camps de réfugiés soudanais en provenance du Darfour, une épidémie de méningite a récemment démarré. Nous lançons donc une campagne de vaccination afin de protéger plusieurs milliers de personnes de la zone contre cette maladie extrêmement contagieuse et particulièrement menaçante dans les camps de réfugiés surpeuplés. Nos équipes travaillent à la frontière est du Tchad depuis septembre 2003, où elles apportent une aide médicale, chirurgicale, nutritionnelle et sanitaire à près de 85.000 réfugiés soudanais.

 

Vacciner 70.000 personnes en deux semaines

Pour cette épidémie de méningite, nous allons travailler conjointement avec les autorités sanitaires locales et les sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge. Sur une période de deux semaines, les équipes MSF vont vacciner près de 70.000 personnes, dans les camps de réfugiés de Bredjing et Farchana et dans les zones alentours, ainsi que dans la ville frontalière d'Adré.

« La méningite est une maladie mortelle qui, sans traitement, tue entre 50 à 80% des malades qui la contractent, explique Paul van Haperen, chef de mission pour MSF au Tchad. De plus, la surpopulation des camps est un facteur de propagation de la maladie.»

Les premiers cas de méningite se sont déclarés dans les camps de réfugiés de Bredjing et de Treguine début janvier. Plus d'un an après que les populations ont fui le conflit du Darfour, au Soudan, les conditions dans les camps demeurent difficiles.

«Les autorités sanitaires tchadiennes nous ont demandé une aide pour répondre à cette épidémie, poursuit Paul van Haperen, et MSF a mobilisé des équipes de vaccination aussi vite que possible.»

 

Soigner les malades, renforcer la surveillance épidémiologique

En plus de la création de sites de vaccination fixes dans les camps de réfugiés et de trois sites dans la ville d'Adré, des équipes mobiles vont couvrir les zones périphériques. MSF traite les patients déjà touchés par la maladie par antibiotiques et met également en place un système de surveillance active des cas dans le district d'Adre.

La méningite est une infection des méninges, membrane qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière. L'épidémie qui frappe actuellement cette région du Tchad est causée par une souche relativement rare, le méningocoque sérogroupe W135. Le Tchad se situe dans ce que l'on appelle la "ceinture de la méningite", qui traverse l'Afrique sub-saharienne, zone régulièrement affectée par des épidémies de méningite qui frappent régulièrement des milliers de personnes. Ainsi, au Tchad, des épidémies se sont déclarées en 1998, 2000 et 2001.

 

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