Soigner les blessures psychologiques des réfugiés libériens en Sierra Leone
Fuir la guerre, fuir des combattants qui utilisent les populations
civiles comme réservoirs de main d'oeuvre, qui recrutent de force les
hommes, les femmes et les enfants, qui violent, qui tuent. Au cours des
quatre années de guerre civile qui ont déchiré le Liberia, des
centaines de milliers de personnes ont fui les
violences quotidiennes, des confrontations qui laissent parfois des
traces physiques, mais aussi des blessures psychologiques.En Sierra Leone, un programme de soins psychiques a ouvert pour prendre en charge les réfugiés libériens. Reportage.
"On a affaire à deux types de patients : des personnes qui cumulent des traumas anciens et des traumas récents, et ceux qui viennent de vivre des évènements traumatiques durant ces trois derniers mois" raconte Colette, une des psychologues de MSF qui participe à la mise en place du programme de soins psychologiques dans ce camp de réfugiés. "Surtout en ce qui concerne les jeunes enfants, on se trouve là dans une situation de soins immédiats." Avec l'aide des conseillers de santé qui sillonnent le camp, Colette a très vite identifié des patients qui ont un urgent besoin d'une prise en charge psychologique.
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Camp de Tobanda, Sierra Leone.
Consultation dans le dispensaire ouvert par MSF dans le camp de réfugiés.
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Des consultations individuelles pour les adultes, des groupes thérapeutiques pour les enfants : tels sont les premiers axes d'intervention de ce programme de soins psychologiques. "Avec des outils comme le dessin ou le jeu, les enfants peuvent trouver des supports qui leur permettent de raconter les violences qu'ils ont subi ou dont ils ont été témoins. La thérapie de groupe permet aussi d'identifier quels sont les enfants qui ont besoin d'une prise en charge psychologique individuelle."
Une volontaire psychologue vient donc de rejoindre l'équipe de MSF à Tobanda, un médecin et une infirmière expatriée qui travaillent aux côtés de l'équipe libérienne et sierra-léonaise pour assurer la prise en charge médicale quotidienne des habitants de ce camp.
Désormais, les réfugiés de Tobanda pourront aussi faire soigner leurs blessures psychologiques qui peuvent se révéler tout aussi handicapantes que les séquelles physiques.