Situation difficile pour des milliers de réfugiés au nord du Congo Brazzaville

Les réfugiés ont traversé ce fleuve qui separe le Congo Brazzaville de la RD Congo (RDC).
Les réfugiés ont traversé ce fleuve qui separe le Congo Brazzaville de la RD Congo (RDC). © (c) Xavier Fine/ MSF

Environ 24 000 réfugiés sont arrivés récemment au nord de la République du Congo, fuyant une grande violence liée à un conflit entre communautés en République démocratique du Congo. MSF est la seule organisation à leur porter assistance. Il est urgent que d'autres acteurs apportent une aide alimentaire et matérielle.

« Il n'y a aucune assistance pour les réfugiés, ni nourriture, ni eau, ni abris » décrit Salha Issoufou, coordinateur d'urgence MSF, « Les familles sont éparpillées le long de la rivière, dans la nature. Nous sommes pour le moment le seul acteur humanitaire à leur apporter une aide d'urgence.»

MSF a débuté une intervention centrée sur les soins médicaux pour les réfugiés dans le département d'Inpfoudou au nord de la République du Congo.

L'équipe insiste auprès d'autres acteurs humanitaires pour qu'ils apportent une assistance matérielle, notamment des abris et distribuent de la nourriture.

« Il est urgent qu'une aide humanitaire plus conséquente soit déployée sur cette zone », conclut Salha.

« La population locale partage déjà ses ressources avec les vagues de réfugiés qui se sont succédés depuis plusieurs années, suite à différents conflits. Ils n'ont plus les moyens de faire face à un nouvel afflux.» Des agences des Nations unies et les autorités ont annoncé des distributions.



Des problèmes de santé liés au manque d'eau potable, d'abris et de moustiquaires
. « Le principal problème de santé des réfugiés est la diarrhée » explique Salha, médecin. « Ils boivent l'eau de la rivière et cela les rend malades. Il y a aussi le paludisme, puisque il y a beaucoup de moustiques le long de la rivière.»

MSF met en place des cliniques itinérantes sur plusieurs sites de regroupement de réfugiés et va renforcer l'hôpital de Bétou où seront pris en charge les cas sévères. Il faut également améliorer l'accès à l'eau en réparant les puits dans quelques villages. Si les autres acteurs ne parviennent pas à intervenir prochainement, MSF envisage aussi des distributions de bâches plastiques, de couvertures et de moustiquaires.


Civils tués, maisons brûlées, des milliers d'habitants ont fui Dongon fin octobre. Les combats se sont déroulés fin octobre dans la cité de Dongon, dans la province Equateur au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC).

Depuis une cinquantaine d'années, un conflit autour des droits de pêche et de propriété des terres oppose deux groupes communautaires. La milice d'un groupe a lancé une attaque le 29 octobre, qui s'est soldée par les décès de 47 policiers et de nombreux civils.

L'escalade de violence s'est poursuivie, la cité a été occupée dix jours durant, des centaines de maisons ont été brûlées.

Des milliers de personnes ont fui, une partie d'entre elles s'est réfugiée en République du Congo.

 

Ecouter le récit de notre coordinateur d'urgence à Betou 

Certains tentent encore de traverser la rivière pour rejoindre l'autre côté de la frontière.  Sur les sites les plus proches de la frontière, les réfugiés continuent de craindre que les assaillants ne parviennent jusqu'à eux.

Une trentaine de blessés sont parvenus à l‘hôpital de Bétou début novembre. «Un des docteurs de l'hôpital a des compétences chirurgicales et a pu en soigner quelques-uns » raconte Salha.

« Les cas graves ont été référés vers des hôpitaux mieux équipés. Mais des blessés sont décédés avant d'arriver à cet hôpital. Lors de mon évaluation dans le village de Landza, j'ai appris que quatre blessés étaient morts là-bas».

MSF a effectué des donations de médicaments à plusieurs structures médicales et continuera de le faire en fonction des besoins des structures de santé du département.


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